la sonde Osiris-Rex revient sur Terre dimanche avec un échantillon d'astéroïde record

Sept ans après son lancement, la mission Osiris-Rex de la Nasa revient sur Terre dimanche après avoir prélevé un échantillon d’astéroïde directement dans l’espace.

Une précieuse livraison. La mission Osiris-Rex de la Nasa doit faire son retour sur Terre dimanche, avec à son bord un échantillon d’astéroïde, le plus gros jamais collecté.

Grâce à l’analyse de cette matière récoltée en 2020 sur l’astéroïde Bennu, les scientifiques espèrent mieux comprendre la formation du système solaire, et comment la Terre est devenue habitable.

Sept ans après son décollage en 2016, la sonde va relâcher sa cargaison dans le désert de l’Utah, aux États-Unis, pour un atterrissage prévu vers 9h, heure locale, sur une zone militaire normalement utilisée pour tester des missiles.

Une chute vertigineuse

Environ quatre heures plus tôt, à plus de 100.000 km de la Terre, la sonde Osiris-Rex doit relâcher la capsule contenant l’échantillon. La descente finale dans l’atmosphère terrestre durera 13 minutes: la capsule y entrera à une vitesse d’environ 44.000 km/h, et les frictions provoquées feront monter la température jusqu’à 2700°C.

La chute, observée par des capteurs de l’armée, sera freinée par deux parachutes successifs, permettant, si tout se passe bien, un atterrissage en douceur.

La zone visée fait 58 km de long sur 14 km de large. Cela revient à « lancer une fléchette à travers un terrain de basket, et atteindre le centre de la cible », a comparé lors d’une conférence de presse fin août Rich Burns, responsable de la mission au centre de vol spatial Goddard de la Nasa.

Une deuxième chance en 2025

Il pourrait être décidé de ne pas relâcher la capsule si jamais il semble, la nuit précédente, que la zone sélectionnée sera manquée. La sonde irait alors faire le tour du Soleil, avant de re-tenter sa chance en 2025.

« Les missions de retour d’échantillons sont difficiles. Beaucoup de choses peuvent mal tourner », a prévenu Sandra Freund, de l’entreprise partenaire Lockheed Martin.

L’éventualité d’un « atterrissage brutal », par exemple si le parachute ne se déploie pas, a été préparée. Une répétition générale a eu lieu fin août, avec une réplique de capsule larguée depuis un hélicoptère.

Conférence de presse le 11 octobre

Une fois la capsule au sol, une équipe ira s’assurer de son état avant de la placer dans un filet, qui sera soulevé par un hélicoptère et emporté jusqu’à une « salle blanche » temporaire. Le lendemain, l’échantillon sera envoyé à bord d’un avion vers le centre spatial Johnson à Houston, au Texas.

C’est là qu’il sera ouvert, à l’intérieur d’une autre salle hermétique. La priorité est de ne pas contaminer l’échantillon avec de la matière terrestre, afin de ne pas fausser les analyses. Le processus prendra des jours.

La Nasa prévoit une conférence de presse le 11 octobre pour dévoiler de premiers résultats. Une partie de l’échantillon sera conservée pour être étudiée par des générations futures.

250 grammes de matière

En 2020, l’astéroïde Bennu avait surpris les scientifiques lors de la collecte de l’échantillon: durant le contact de quelques secondes avec la surface, le bras de la sonde s’était enfoncé dans le sol, révélant une densité bien moindre que prévue. Mais grâce à cela, la Nasa s’attend à récupérer quelque 250 grammes de matière, soit bien plus que l’objectif initial de 60 grammes.

Il s’agit « de la masse la plus importante collectée au-delà de l’orbite de la Lune », a souligné Melissa Morris, responsable du programme.

Cette mission est une première pour les États-Unis, mais le Japon en a déjà mené deux similaires: en 2010, la sonde Hayabusa avait rapporté des grains microscopiques de l’astéroïde Itokawa. Et Hayabusa-2 a rapporté en 2020 quelque 5,4 grammes de l’astéroïde Ryugu.

Visuellement, l’astéroïde Bennu ressemble à Ryugu, mais pourrait se révéler très différent dans sa composition, selon Melissa Morris.

Des matériaux originels du système solaire

Les astéroïdes intéressent car ils sont composés des matériaux originels du système solaire, il y a 4,5 milliards d’années. Tandis que sur Terre ceux-ci ont été transformés, les astéroïdes sont restés intacts.

L’échantillon collecté sur Bennu est « peut-être représentatif des graines de la vie que ces astéroïdes ont délivrées au commencement de notre planète, ce qui a mené à cette biosphère incroyable », a déclaré Dante Lauretta, responsable scientifique de la mission à l’Université d’Arizona.

Bennu, qui fait 500 mètres de diamètre, est en orbite autour du Soleil et s’approche de la Terre tous les six ans. Il existe un faible risque (1 chance sur 2700) qu’il entre en collision avec la Terre en 2182, ce qui aurait un impact catastrophique. Mieux comprendre sa composition pourrait donc se révéler utile.

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