Des scientifiques américains ont découvert qu’un colorant alimentaire jaune utilisé dans les M&M’s ou les Doritos permettait de voir temporairement à travers la peau des souris.
Une découverte aux allures de science-fiction. Un colorant alimentaire de couleur jaune rend la peau des souris transparente, ont découvert des chercheurs américains de la US national Science Foundation et de l’université de Stanford.
Leur étude, relayée ce vendredi 6 septembre par la revue scientifique Science, révèle que l’application de tartrazine (E102), un colorant alimentaire utilisé dans les M&M’s et les chips Doritos, sur la peau des souris permettait de voir à travers. Une fois le colorant éliminé, la peau reprend son aspect initial.
Un processus de réfraction de la lumière
Les scientifiques se sont aperçus qu’ils pouvaient voir le foie, les intestins et la vessie de l’animal lorsqu’ils frottaient la substance sur son abdomen rasé. En appliquant la tartrazine sur le crâne d’une autre, ils ont découvert qu’ils pouvaient même voir ses vaisseaux sanguins et son cerveau lorsqu’ils utilisaient une technique d’imagerie de contraste au laser sur sa tête.
Cela s’explique par le processus de réfraction de la lumière dans les tissus biologiques. Lorsqu’elle passe à travers les structures internes telles que les membranes adipeuses ou les noyaux cellulaires, la lumière « se courbe en passant d’un indice de réfraction à un autre », ce qui rend la peau opaque. Au contraire, certains colorants comme la tartrazine permettent à certaines longueurs d’onde de traverser la peau ou des tissus biologiques avec davantage de facilité.
Recherche de troubles digestifs, de tumeurs, veines ou autres blessures localisées… Ces résultats offrent des perspectives réjouissantes au long-terme pour la recherche scientifique sur les humains.
« Au lieu de s’appuyer sur des biopsies invasives, les médecins pourraient être en mesure de diagnostiquer des tumeurs profondes en examinant simplement les tissus d’une personne sans avoir recours à une ablation chirurgicale invasive », a déclaré le Dr Guosong Hong, chercheur à l’origine du projet.
À ce stade, il est cependant difficile d’envisager de tester cette technique sur les humains car l’effet de transparence reste limité à la profondeur de pénétration du colorant. Selon l’étude, cela nécessiterait donc d’utiliser des injections sous-cutanées, et on ignore encore à ce stade si les colorants injectés sont inoffensifs ou non pour l’organisme.
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