50 ans après, les Américains repartent à la conquête de la Lune

L’alunisseur, nommé Peregrine, doit se poser sur la Lune le 23 février. En cas de succès, ce voyage lunaire devrait inaugurer une série de missions soutenues par la Nasa.

Une première depuis plus de 50 ans. Une toute nouvelle fusée, Vulcan Centaur, du groupe industriel ULA, qui regroupe Boeing et Lockheed Martin, doit décoller de Floride ce lundi 8 janvier, avec à bord le premier appareil américain devant tenter de se poser sur la Lune. Il s’agit d’un premier jalon posé pour faire revenir des humains sur notre satellite.

Ce voyage est l’occasion de tester des nouvelles technologies dont l’alunisseur, nommé Peregrine, qui a lui été développé par la start-up Astrobotic, avec le soutien de la Nasa, qui a chargé cette entreprise de transporter jusqu’à la Lune du matériel scientifique – un contrat à 108 millions de dollars.

« La Nasa ne veut pas développer elle-même des capacités d’aller se poser sur la lune pour du cargo, pour du matériel, pour de la logistique. Ils font appel au privé et décident de donner une enveloppe, un certain montant, et disent ‘qu’est ce que vous êtes capable de faire pour ce montant-là », explique à BFMTV, Marie-Ange Sanguy, rédactrice en chef d’Espace & Exploration.

Alunissage le 23 février

Environ 50 minutes après le décollage, Peregrine doit se séparer de la fusée: Astrobotic mettra alors l’appareil sous tension et tentera d’établir la communication. Si tout va bien, l’alunisseur continuera ensuite sa route vers notre satellite naturel.

Une fois en orbite lunaire, la sonde y attendra que les conditions d’éclairage soient réunies pour tenter de se poser. Le lieu d’atterrissage visé est situé sur la face visible de la Lune, près de mystérieux dômes formés par de la lave mais que les scientifiques peinent à expliquer.

Si Astrobotic parvient à se poser sur la Lune comme prévu le 23 février, elle pourrait ainsi devenir la première entreprise à réussir cet exploit. Ces dernières années, des compagnies israélienne et japonaise ont tenté d’alunir, mais ces missions se sont soldées par des crashs.

Ce voyage doit inaugurer une série de missions soutenues par l’agence spatiale américaine, qui souhaite se reposer en partie sur le secteur privé pour ses ambitions lunaires. 

Cendres et critiques

En plus de son importance scientifique, ce voyage revêt également un côté commémoratif. Elle transporte en effet les cendres ou l’ADN de dizaines de personnes, dont celles du créateur de Star Trek, Gene Roddenberry. Un partenariat avec l’entreprise Celestis, spécialisée dans les « vols spatiaux commémoratifs ».

« Je me suis dit que c’était quelque chose que je devais faire pour ma mère. Je ne peux pas imaginer un meilleur moyen de lui rendre hommage », dit une femme dont les cendres d’un proche sont transportées. « Mon père a créé cette série qui parle d’aller là où personne n’est jamais allé avant », ajoute le fils de Gene Roddenberry.

L’envoi de ces cendres sur la Lune a suscité la colère de la tribu amérindienne Navajo, qui a fustigé la « profanation d’un lieu sacré », sans toutefois obtenir le report du lancement. 

La Lune « fait partie de notre héritage spirituel, un objet de révérence et de respect » tenant une « position sacrée dans beaucoup de cultures amérindiennes », a écrit Buu Nygren, le président de la nation Navajo, l’une des plus importantes tribus aux Etats-Unis.

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