Une fouille menée par l'Inrap dans une tombe de chevaux à Villedieu-sur-Indre, dans l'Indre, en 2024

Les restes de 28 chevaux ont été retrouvés par des archéologues à Villedieu-sur-Indre, dans l’Indre. Ils auraient plus de 2.000 ans et dateraient de l’époque gauloise, selon les premières analyses.

Une trouvaille spectaculaire. Les squelettes de 28 chevaux ont été exhumés dans l’Indre, rapporte vendredi 24 mai l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) dans un communiqué. Les scientifiques évoquent une « découverte exceptionnelle » et s’interrogent sur la signification de la présence de ces nombreux cadavres de chevaux.

Vieux de plus de 2.000 ans

Des experts, membres de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), mènent actuellement des fouilles à Villedieu-sur-Indre, dans l’Indre, alors qu’une déviation doit être réalisée, rapporte le département dans un communiqué.

Mais lors de ce travail de vérification, les archéologues ont fait une découverte surprenante en déterrant « d’étonnantes fosses de chevaux ».

Selon les premières analyses, 28 restes de chevaux sont recensés dans 9 fosses différentes. Ils dateraient, d’après les analyses menées par radiocarbone, « de la fin de la période gauloise au début de l’Antiquité romaine (100 avant notre ère à 100 de notre ère) », soit d’il y a plus de 2.000 ans.

Une fouille menée par l'Inrap dans une tombe de chevaux à Villedieu-sur-Indre, dans l'Indre, en 2024
Une fouille menée par l’Inrap dans une tombe de chevaux à Villedieu-sur-Indre, dans l’Indre, en 2024 © Hamid Azmoun – Inrap

En plus des restes d’animaux, « nombre de bâtiments, de fosses, de fossés et un chemin du haut Moyen Âge ont été mis au jour » par les archéologues. L’ensemble du site est « daté de la fin du Ve et du VIe siècles ».

« Une spectaculaire mise en scène »

Pour l’instant, seulement deux fosses ont été entièrement fouillées. À l’intérieur de la première, les restes de 10 chevaux mâles adultes de plus de 4 ans apparaissent « dans une spectaculaire mise en scène », selon le communiqué.

Les animaux sont présentés « couchés sur le flanc droit, la tête au sud », l’air d’avoir « été soigneusement déposés dans la fosse et organisés sur deux rangées et sur deux niveaux », selon les premières constatations.

« La position des corps et des connexions osseuses montre qu’ils ont été enfouis simultanément, très rapidement après leur mort », interprètent les archéologues.

Les restes de deux autres chevaux ont été retrouvés dans une deuxième fosse, plus petite. Les animaux sont visiblement de petite taille et présentent des caractéristiques des bêtes que possédaient les Gaulois. D’autres fouilles sont encore en cours et ont permis de trouver de nouveaux os de chevaux, portant à 28 le nombre potentiel de bêtes enterrées.

Dans une autre fosse, les archéologues ont cette fois retrouvé les restes de deux chiens adultes de taille moyenne. Tous deux ont aussi été visiblement « déposés avec soin » couchés sur le flanc.

Épidémie, sacrifice?

Pourquoi avoir enterré près de 30 chevaux simultanément au même endroit? Alors que les experts vont s’atteler à trouver une réponse à cette question, plusieurs possibilités sont déjà envisagées.

Les chevaux ont pu être victimes d’une épidémie et mourir dans un laps de temps très court. Le scénario est « à écarter », cependant, estiment déjà les archéologues, puisque « manquent les jeunes animaux et les juments ». « Toutefois la cause de la mort, accidentelle ou volontaire, n’est pas encore déterminée », disent-ils.

« L’hypothèse d’animaux sacrifiés dans le cadre d’un rituel complexe, dont nous ne possédons que quelques bribes, doit être également envisagée », souligne le communiqué.

Deux décennies plus tôt, plusieurs dizaines de restes de chevaux avaient déjà été découverts en Auvergne par des archéologues de l’INRAP. 53 squelettes avaient été exhumés rien que dans le puy de l’Enfer.

« Les découvertes de Villedieu-sur-Indre complètent aujourd’hui celles réalisées voici deux décennies en Auvergne et amènent à reconsidérer les pratiques religieuses ou funéraires de la fin de l’âge du Fer et du début de l’époque romaine », estiment les experts.

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