Le constructeur japonais, numéro un mondial de l’automobile, vient de dévoiler ses principales nouveautés pour l’Europe, dont un petit SUV 100% électrique attendu pour 2025. Mais Toyota mise surtout sur une variété de motorisations, de l’hydrogène aux e-fuels, pour sortir du thermique.
C’est la principale nouveauté que vient de dévoiler Toyota. Un concept de SUV compact 100% électrique, soit le format de carrosserie le plus recherché par les clients actuellement, avec la motorisation qui doit s’imposer comme la norme ces prochaines années, surtout en Europe avec l’objectif fixé à 2035 de ventes de voitures neuves uniquement zéro émission.
Un petit SUV très attendu, mais encore mystérieux
Ce « SUV Urban concept » doit préfigurer un futur modèle à succès. Parmi ses points forts: une longueur de 4,30 mètres, entre la Yaris Cross et le C-HR, pour reprendre des modèles phares de Toyota. Un modèle polyvalent donc, idéal pour l’Europe et au design moderne, mais dont on ne sait finalement pas encore grand-chose.
Pas d’intérieur sur cette première version du concept, difficile ainsi de s’y projeter ou de le comparer avec les concurrents. Il faudra attendre la première moitié de 2024 avec la présentation de la version de série.
Pas d’engagements non plus sur l’autonomie: Toyota évoque deux tailles de batterie, mais sans préciser quels seraient les kilométrages maximums associés. Et enfin, pas question d’aborder encore la question du prix, même si Toyota évoque un tarif « accessible ».
Cette stratégie tranche avec celle observée récemment chez le groupe Renault. Lors de la présentation de sa filiale dédiée à l’électrique, Ampere, la marque au losange avait dévoilé un prototype de version moderne de la première Twingo, en 100% électrique. Pas plus de détails du côté de l’autonomie et des performances, mais un prix de départ sous les 20.000 euros pour ce modèle qui ne devrait pas être commercialisé avant 2025… comme le SUV urbain de Toyota.
« Ce véhicule ne fera pas exception à la règle que nous nous fixons chez Toyota, à savoir proposer des prix qui correspondent à notre cible clientèle: elle sera différente forcément des modèles hybrides car c’est un véhicule 100% électrique à batterie et nous regarderons le marché, les attentes des clients et nous ferons le nécessaire pour connaître le succès commercial que nous attendons », nous explique Frank Marotte, directeur général de Toyota France.
Une production en Europe pas encore confirmée
Autre question liée à celle du prix, celle de la production de ce type de modèles: à partir du 15 décembre et sauf rares exceptions, seuls les modèles assemblés en Europe pourront bénéficier du bonus écologique en France. Une politique qui pourrait se diffuser chez nos voisins.
« Le dispositif industriel de Toyota en Europe s’adaptera à la stratégie de la marque, à savoir y vendre 100% de véhicules électriques zéro émission, que ce soit hydrogène ou à batterie, à horizon 2035 », indique Frank Marotte.
Difficile pour le moment d’envisager une production à l’usine Toyota de Valenciennes: le site est déjà bien occupé par l’assemblage des Yaris, partagé avec l’usine tchèque de Kolin, et sa déclinaison SUV, la Yaris Cross, dont elle a l’exclusivité. Mais le géant japonais dispose d’autres sites de production en Europe, en Angleterre, en Turquie ou encore au Portugal.
Autre élément important pour monter en puissance sur l’électrique, Toyota n’a pas de projet officiel de gigafactory en Europe, ces sites géants d’assemblage de batteries destinées à l’automobile. Deux usines sont prévues avec de lourds investissements, mais au Japon et aux Etats-Unis.
Une stratégie multi-énergies
Une temporisation sur l’électrique qui répond à de nombreuses incertitudes. Les ventes de voitures électriques neuves ont certes fortement augmenté ces dernières années (16% du marché français depuis le début de l’année), mais elles restent encore loin de celles en essence (37%) ou en hybride (33%), la motorisation star chez Toyota.
Si le cap de 2035 est bien en ligne de mire, difficile de prévoir l’évolution du marché, sachant aussi que les ventes sont encore pour un certain temps soutenues par des subventions publiques, mais jusqu’à quand?
Le constructeur japonais adopte plutôt une approche multi-énergies au niveau mondial comme en Europe, en s’ouvrant déjà à une autre forme d’hybridation: l’hybride rechargeable. Elle s’impose comme la motorisation principale d’une certaine Prius, et une alternative à l’hybride classique sur le dernier C-HR.
Des motorisations PHEV et HEV « basses émissions » qui pourraient bientôt être complétées par deux autres pistes d’avenir: les carburants de synthèse et le moteur à combustion à hydrogène.
Sur le « zéro émission », Toyota parie aussi sur l’hydrogène version pile à combustible et lancera prochainement la troisième génération de sa Mirai, une des très rares voitures disponibles sur le marché utilisant cette technologie. Un complément à l’électrique sur batterie.
« Toyota a été pionnier sur les véhicules électrifiés, avec la Prius, premier modèle hybride de l’histoire sur le marché. Dans la même veine, nous avons appris depuis 25 ans à progresser sur la technologie batterie. Donc nous arrivons maintenant avec des véhicules qui répondent à des besoins des clients, parce que l’objectif primaire de la mobilité, cela reste d’être accessible pour le plus grand nombre avec une gamme 100% électrique à batterie que nous préparons », résume Frank Marotte.
L’avance prise par le groupe japonais dans les motorisations basses émissions lui permet aussi de s’éviter des pénalités de l’Europe sur le niveau de C02 émis en moyenne par les véhicules neufs vendus sur l’année. Tout en maintenant même une offre 100% thermique sur un petit véhicule comme l’Aygo X.
6 modèles électriques en 2026, en attendant la Yaris
En 2024, Toyota ne devrait donc toujours avoir qu’un véhicule 100% électrique dans sa gamme: le bZ4X, son SUV de taille moyenne lancé l’an dernier et qui a connu un démarrage difficile. En particulier en raison de son prix assez élevé, au-dessus par exemple d’un Model Y de Tesla, marque sans doute plus rassurante sur cette nouvelle motorisation.
Au total, Toyota prévoit de disposer de 6 véhicules 100% électriques dans sa gamme en 2026. Le petit SUV rejoindra donc le bZ4X en 2025 et la marque japonaise a aussi présenté deux autres prototypes: le « compact SUV concept », de taille intermédiaire, et le « Sport Crossover concept », plus grand, mais avec une silhouette plus basse.
Deux modèles de grande taille sont également au programme pour compléter ce plan. Sur le papier, pas de petit modèle qui pourrait pourtant bien séduire les Européens. On peut toutefois anticiper que la petite Yaris passera au 100% électrique sur sa prochaine génération. Le restylage prévu l’an prochain la place en tout cas à mi-carrière, peut-être la bonne surprise de 2026?
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