Un cas de ce virus transmis par le moustique vient d’être détecté à Bordeaux, une première pour le Sud-Ouest de la France. Bénin dans la grande majorité des cas, il peut aussi causer des complications neurologiques.
C’est une première dans le Sud-Ouest. Un cas d’infection humaine au virus du Nil occidentale (ou « West Nile ») a été identifié fin juillet à Bordeaux, selon l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine. Il s’agit du premier cas « dont l’infection a été acquise en Nouvelle-Aquitaine ». Quatre autres cas suspects sont « en cours d’investigation » par les autorités de santé locales.
Le virus du Nil occidental a été isolé pour la première fois en 1937 en Ouganda, dans la sous-région qui se trouve à l’Ouest du Nil Blanc (affluent du Nil), d’où son nom. Jusqu’à présent, les seules infections identifiées en France l’avaient été en régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais de quel type de virus parle-t-on exactement? Faut-il s’en inquiéter?
Transmis par le moustique commun
Ce virus est stocké et transporté par les oiseaux, qui font office de « réservoirs du virus », explique Santé Publique France. Il est transmis aux humains par les moustiques ayant piqué les oiseaux infectés. Les moustiques qui transmettent ce virus sont du genre Culex, une catégorie qui comprend notamment les « moustiques communs », les plus répandus dans l’Hexagone. Ces espèces sont distinctes des moustiques tigre.
« Le virus West Nile ne se transmet pas d’homme à homme, ni de l’homme au moustique », détaille l’ARS, qui précise toutefois qu »‘un risque extrêmement faible de transmission peut exister à travers les dons de sang et d’organes.
Le virus se transmet également au cheval avec de premiers cas équins identifiés en Nouvelle-Aquitaine l’automne 2022, ce qui indique une présence du virus dans la région depuis plusieurs mois.
Des cas asymptomatiques aux troubles neurologiques
Selon les autorités sanitaires, 80% des cas d’infection humaine au virus du Nil occidental ne provoquent pas de symptômes. Dans les 20% restants, Santé Publique France note l’apparition d’un « syndrome pseudo grippal » qui se traduit par une fièvre, des douleurs et des mots de têtes, « parfois accompagné d’une éruption cutanée ». Ces symptômes apparaissent généralement après deux à six jours d’incubation mais ils peuvent intervenir jusqu’à 14 jours après l’infection.
« Une personne sur 150 développe une maladie grave, parfois fatale », selon le Centre américain de contrôle des maladies (CDC).
Dans certains cas, particulièrement chez les personnes immunodéprimées et les séniors, les infectés peuvent prendre la forme de troubles neurologiques. L’Institut Pasteur évoque des risques de méningite (inflammation des tissus qui entourent le cerveau et la moelle épinière) et d’encéphalite (inflammation du cerveau).
« Plus rarement encore, d’autres complications (hépatite, pancréatite ou myocardite) peuvent apparaître. Généralement, le malade récupère spontanément, parfois avec séquelles », développe l’institut.
En cas de suspicion d’infection, les personnes concernées sont invitées à consulter un médecin qui pourra contacter l’ARS pour des examens plus poussés en vue d’identifier une potentielle présence du virus. « Quand un cas est déclaré à l’ARS, une enquête est menée avec l’équipe régionale de Santé Publique France, afin d’identifier les lieux possibles de contamination et repérer d’autres cas.
De plus en plus de zones touchées
Depuis son identification en Ouganda, le virus s’est propagé à tous les continents avec des situations devenues endémiques dans certains pays. Il est présent en Europe depuis les années 1960 mais la fréquence des contaminations s’est accélérée depuis une quinzaine d’années, selon l’Institut Pasteur.
La majeure partie des contaminations européennes est enregistrée dans le Sud du continent. En 2010, une importante épidémie avait touché 262 personnes en Grèce. En 2018, l’Europe a connu une nouvelle épidémie « un nombre de cas très supérieur à la somme des dix années précédentes ». Dans le cadre de cette expansion, des pathologies neurologiques graves et parfois mortelles ont été observées en Grèce et en Italie.
En France métropolitaine, après une première identification au début de années 1960, le virus est réapparu chez des chevaux en Camargue en 2000, et sept cas humains ont été recensés en 2003 dans le Var. Depuis des infections sont régulièrement répertoriées sur le pourtour méditerranéen.
Dans l’Hexagone, les moustiques sont également porteurs, dans de rares cas, des virus de la dengue, du chikungunya et du zika. Avec la multiplication des périodes aux températures douces, voire chaudes, en dehors de l’été et sur des latitudes de plus en plus septentrionales, les moustiques sont amenés à proliférer, et avec eux les risques divers d’infection.
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