qu'est-ce que le Beyfortus, ce nouveau traitement préventif pour les nourrissons?

Cet anticorps monoclonal nommé nirsevimab a pour mission de booster le système immunitaire des nouveau-nés avant la saison hivernale, où ils sont le plus exposés.

Un remède miracle? Un nouveau traitement préventif de la bronchiolite destiné aux nouveau-nés, le Beyfortus (Sanofi/AstraZeneca), sera disponible « à partir de mi-septembre » dans les établissements de santé et, sur commande, en pharmacie. L’annonce avait été faite le ministère de la Santé dans un DGS-Urgent transmis aux professionnels de santé fin juillet.

Cet anticorps monoclonal (nirsevimab) fait partie des options contre le virus respiratoire syncytial, principal responsable de la bronchiolite chez les nourrissons lors de leur première saison d’exposition au VRS.

Auprès de BFMTV, le Dr Aurel Guedj, médecin urgentiste à l’hôpital Ambroise-Paré (AP-HP), explique que cette injection ne fonctionne pas comme un vaccin, qui pour sa part « fait produire des anticorps au système immunitaire. »

« Là, ce n’est pas ça. On injecte directement des anticorps, le système est directement protégé. On ne lui apprend pas à se protéger, mais on lui donne les armes pour se défendre », détaille-t-il.

Complément immunitaire

L’injection unique, dans le muscle, pourra se faire dans certains cas à la naissance. Pour les nourrissons nés à partir du 15 septembre, il est recommandé qu’ils soient « immunisés avant leur sortie de maternité », a signifié le ministère aux soignants. L’anticorps pourra aussi être administré en ville, dans des cabinets de médecine générale, de pédiatrie, des centres de santé etc.

L’idée est d’injecter le Beyfortus « à chaque premier hiver de chaque enfant », période à laquelle il est le plus exposé au VRS, explique à BFMTV Christophe Batard, pédiatre à Vincennes, qui a participé au développement du produit.

« L’idée, c’est de le voir comme un complément immunitaire et passer le cap de fragilité. On espère qu’il n’y en aura pas besoin la seconde année », ajoute encore le Dr Aurel Guedj.

Comme l’a expliqué la Direction générale de la Santé à BFMTV, un contrat a été passé avec le laboratoire Sanofi pour une première livraison de 200.000 doses pour cette année.

400 euros la piqûre?

En ce qui concerne l’efficacité du Beyfortus, les avis restent partagés chez les professionnels de la santé. « Nous espérons, au vu des résultats des études qui ont eu lieu sur le Beyfortus, qu’il y ait une efficacité proche des 80 à 85% sur les bronchiolites graves », assure Christophe Batard.

« Rien en médecine n’est efficace à 100%. Il faut prendre avec des pincettes, mais c’est 25% d’hospitalisations en moins », estime pour sa part Aurel Guedj. « Un enfant sur quatre en moins, en plus de désengorger les urgences, c’est une expérience traumatisante de moins pour les parents et enfants », se réjouit-il toutefois.

Autre écueil, le prix? « Ça risque de coûter très cher. Le prix d’un médicament c’est en fonction de l’amélioration du service médical rendu », dit-il. Or, son prédécesseur était autour de « 400 euros la piqûre. »

La bronchiolite de plus en plus présente

En France, on estime que la bronchiolite touche chaque hiver près de 30% des nourrissons de moins de deux ans, soit environ 480.000 cas par an. Et 2 à 3% des nourrissons de moins d’un an sont hospitalisés pour une bronchiolite sévère.

L’épidémie de bronchiolite en France a atteint l’hiver dernier un niveau sans précédent depuis plus d’une dizaine d’années: elle a nécessité plus de 26.000 hospitalisations après un passage aux urgences chez les enfants de moins de deux ans, selon des chiffres des services d’urgences.

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