Thierry Hulot, président du Leem, PDG de Merck France - 16/05

Renault vient d’entamer la dernière ligne droite vers l’introduction en Bourse d’Ampere, son entité dédiée à la voiture électrique et aux logiciels. Pas de nouvelle marque automobile à l’horizon, mais plutôt un vaisseau financier qui vise les sommets comme Tesla ou Vinfast.

C’est une naissance scrutée par de nombreux observateurs. Ce mercredi 1er novembre marquait en effet les débuts d’Ampere en tant qu’entité séparée de sa maison-mère, Renault, avec une introduction en Bourse programmée pour début 2024. Mais que doit-on attendre de cette filiale présentée par le groupe français comme un « pure player de l’électrique et du software »?

Contexte compliqué

Un nouveau vaisseau boursier pour accompagner la transition vers l’électrique actée en Europe, mais qui se heurte pourtant à de nombreux vents contraires. On peut ainsi citer une certaine volatilité des marchés financiers, une concurrence de plus en plus forte sur ce marché du « zéro émission », avec des prix tirés vers le bas par Tesla et les constructeurs chinois, et une incertitude sur la capacité d’Ampere à lever suffisamment de fonds.

L’avenir très optimiste que Renault avait pour cette filiale il y a encore un an semble s’obscurcir. L’introduction en Bourse prévue pour cet automne a été décalée au printemps 2024 et on évoque désormais une annulation possible de l’opération si les investisseurs n’étaient pas au rendez-vous, avec une valorisation attendue au moins autour des 6 à 7 milliards d’euros.

Luca de Meo, le patron du groupe Renault, envisageait en effet de lever 10 milliards d’euros, mais les analystes tablent sur deux fois moins.

Autre mauvais signal: les partenaires de Renault au sein de l’Alliance, Nissan et Mitsubishi, ont trainé des pieds pour investir, finalement, 800 millions d’euros à eux deux. Luca de Meo en espérait le double.

Luca de Meo, directeur général du groupe Renault – 28/08

La stratégie d’Ampere présentée le 15 novembre

Prochaine étape: le 15 novembre prochain, avec un « Capital Market Day » organisée à Paris pour présenter la stratégie de ce que le groupe français présente comme un « pure player de l’électrique et du software ».

En résumé, Ampere devra notamment concevoir de nouvelles architectures de véhicules électriques afin de réduire les coûts et retrouver de la compétitivité face à la concurrence. Objectif: 1 million de véhicules produits en 2031 avec une gamme qui comptera 6 véhicules, dont les futurs Scénic et R5.

Difficile de prédire si cette journée de présentation aux investisseurs pourrait changer la donne sur ce pessimisme qui plane actuellement autour de l’introduction en Bourse d’Ampere. Une étape qui reste décisive dans la trajectoire de redressement portée par Luca de Meo, arrivé en 2020 aux commandes d’un groupe au bord du gouffre.

10.000 salariés

L’idée reste de reproduire le succès en Bourse de Tesla, ou plus récemment de Vinfast, avec une certaine agilité dans son fonctionnement pour retrouver une dynamique de start-up. Un élément qu’on retrouve dans les effectifs: sur les plus de 105.000 personnes au sein du groupe, environ 10.000 salariés, dont 3500 ingénieurs, devaient travailler dans cette entité, pensée « dès le départ comme une tech company », avait expliqué Luca De Meo en fin d’année dernière.

Principale différence avec ces deux modèles boursiers: Ampere ne sera pas une marque commerciale, mais regroupera les compétences du groupe Renault dans l’électrique et le logiciel.

Une entité qui devra s’imbriquer avec les quatre autres grandes « business units » du groupe français. Et notamment Power, qui regroupera les activités historiques de Renault autour du thermique et de l’hybride, et avec une coentreprise baptisée Horse avec le pétrolier Saudi Aramco et le constructeur automobile chinois Geely. Alpine sera de son côté concentrée sur les voitures de sport et le sport automobile, Mobilize, sur les services financiers et les nouvelles mobilités et « The Future is Neutral » sur l’économie circulaire.

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