Pourquoi réutiliser son tube de crème solaire de l'été dernier est une mauvaise idée

De nombreuses crèmes solaires contiennent de l’octocrylène, un composé chimique qui filtre les rayons UV. Mais au fil du temps, il se dégrade en benzophénone, un composé suspecté d’être cancérigène.

C’est un indispensable des vacances d’été. La crème solaire est fortement recommandée en cas d’exposition aux rayons UV émis par le soleil. Mais si certains vacanciers sont tentés d’emmener sur la plage leur tube de protection solaire à moitié entamé l’année précédente, ce n’est pas une très bonne idée.

Si le geste est économique, l’Agence nationale du médicament (ANSM) invite ainsi à « respecter la date de péremption et la période de conservation après ouverture indiquées sur l’emballage ».

« En effet, avec le temps les filtres ont tendance à se dégrader et diminuer ainsi l’efficacité de la protection », expliquent les autorités sanitaires.

Des composés qui se dégradent

« Les produits solaires sont des produits qui subissent des rythmes de température et de contraintes particuliers », insistait le Dr Christine Lafforgue, dermo-pharmacologue, auprès du site Allo Docteurs. « Il fait chaud, je rentre chez moi, ils sont à température ambiante, je ressors ils retournent au soleil, ce sont des cycles de vie qui perturbent la formulation et qui accélèrent la dégradation de toutes les molécules qui sont dedans. »

Ce qui n’est pas sans conséquences sanitaires. En cause, l’octocrylène, un composé chimique utilisé dans de très nombreuses crèmes solaires pour filtrer les rayons UV. Si celui-ci est efficace, il se dégrade progressivement en benzophénone, un composé suspecté d’être cancérigène et perturbateur endocrinien, a conclu une étude franco-américaine en 2021.

« Même dans un tube fermé, le produit se transforme », précise Marc Perrussel, dermatologue cancérologue et praticien au CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine) au Parisien.

Des effets néfastes sur l’environnement

Au-delà du volet santé de l’octocrylène, ses effets néfastes sur l’environnement et notamment sur les coraux ont également été pointés par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Cette dernière a d’ailleurs transmis en mai dernier au gouvernement une demande de restriction de l’octocrylène, selon des informations de France info.

Il existe cependant de plus en plus de crèmes solaires qui ne contiennent pas ce composant qui se dégrade en benzophénone.

Il est dans tous les cas conseillé de respecter les dates de péremption inscrites sur les produits de protection solaire et de les conserver à l’abri de l’humidité, de la chaleur et de la lumière pour limiter leur altération.

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