Marque française de vélo de course, Lapierre propose aussi des modèles gravel comme ce Crosshill 2.0.

C’est l’un des rares segments du marché du cycle à ne pas avoir chuté. Avec son look sportif, le vélo gravel a su faire valoir ses atouts auprès d’une clientèle adepte du vélotaf comme de la randonnée.

Il y a presque plus de photos et vidéos de vélo sur son compte Instagram que de Formule 1. Entre deux courses, pendant ses vacances ou même pour reconnaitre le circuit du dimanche suivant, Valtteri Bottas fait du vélo. Le pilote finlandais de l’écurie Stake F1 Team s’adonne plus précisément au « gravel », souvent en compagnie de sa compagne, la cycliste australienne Tiffany Cromwell.

Le segment à la mode

Comme Valtteri Bottas, 75.000 Français ont craqué l’an dernier pour ce type de vélo, soit une hausse des ventes de 33% par rapport à 2022. Si sur le total des 2,23 millions de vélos neufs vendus en 2023, le gravel reste un segment de niche, c’est l’un des rares segments en croissance du marché du vélo, avec celui des vélos de course. Ce succès assez récent, il le doit à la fois à son design sportif et au fait qu’il réponde très exactement aux besoins d’une clientèle éprise de nature et de liberté.

« Ce type de vélo s’insère dans cette mode du retour à la nature, une demande de simplicité, orientés voyage, pour rouler avec des copains », résume Robin Gauthby, cofondateur de la marque troyenne Ellipse.

Après avoir sorti des vélos électriques, cette startup fondée en 2020 a lancé le M1, un vélo gravel mécanique. Ce dernier représente aujourd’hui environ 30% du chiffre d’affaires d’Ellipse.

« Le gravel plaît beaucoup car c’est un vélo pour tout faire. Que ce soit des sorties sur les chemins, les sentiers, ou pour faire du vélotaf », appuie Michel Whaff, directeur du développement chez Intersport.

Sous sa griffe Nakamura, le groupe de sport français commercialise le Allroad 250, un vélo gravel en aluminium. La plupart des géants du secteur en ont aussi dans leurs gammes, sans compter les marques spécialisées comme Trek, Origine ou les marques sportives comme Look ou Lapierre. Cette marque dijonnaise propose ainsi le Crosshill 2.0, au cadre lui aussi en alu. S’il est un peu plus lourd que les modèles de course, le poids relativement contenu de ces vélos (aux alentours des 12kg) séduit également les amateurs.

Marque française de vélo de course, Lapierre propose aussi des modèles gravel comme ce Crosshill 2.0.
Marque française de vélo de course, Lapierre propose aussi des modèles gravel comme ce Crosshill 2.0. © Lapierre

Solide dans les sentiers

L’aluminium, mais encore plus l’acier, absorbent les chocs bien mieux que le carbone des vélos de course les plus performants. Ce n’est pas un hasard: « gravel » veut dire gravier en anglais, symbole des cailloux que ce type de vélo croise sur les sentiers et chemins.

A commencer par les chemins de terre et gravillons américains. C’est aux Etats-Unis, où les cyclistes sont très portés vers le vélo nature, que le gravel est né voici une quinzaine d’années, version plus sportive des VTC, les vélos tous chemins, sans pour autant être un VTT avec sa suspension à l’avant. La pratique s’exporte aujourd’hui partout dans le monde.

Des accessoires et de la personnalisation
L’une des particularités du gravel tient à sa personnalisation. Nu ou presque à l’achat, il est possible de l’équiper pour un usage plus confortable au quotidien –avec un garde-boue ou un panier- ou pour une cyclorandonnée avec des sacoches, à l’avant comme à l’arrière. Une personnalisation louée par tous les afficionados, comme un gros plus du vélo gravel, en plus de son confort.

« Il est venu combler un manque », nous explique Olivier Moucheboeuf de l’Union Sport&Cycle, « en offrant des vélos polyvalents qui permettent de faire des choses, d’emporter des affaires ».

« Ils attirent aussi une clientèle qui ne veut plus faire de vélo de route, car elle ne se sent plus en sécurité sur la route, déplore aussi Olivier Moucheboeuf. Ils veulent faire du vélo de route, mais dans des chemins nature, pas trop techniques. On n’empiète pas sur le VTT, mais le niveau de gamme est bien supérieure ».

Un concept marketing

« Ce sont un peu des randonneuses 4.0 », s’amuse Olivier Moucheboeuf, faisant revivre le souvenir des vélos de randonnée des années 70 ou 80.

Derrière ce « 4.0 », il faut aussi comprendre tout un marketing, qui amène à des prix élevés. S’il n’atteint pas celui d’un vélo de route (autour des 2.000 euros en moyenne), le gravel se veut haut de gamme.

Son prix moyen oscille autour des 1.400 euros sans les accessoires. Soit autant que pour un vélo électrique d’entrée de gamme (le prix moyen de ces derniers était de 1.967 euros l’an dernier). A 1.400 euros, le gravel reste cependant plus onéreux que le vélo acheté l’an dernier par les Français, à 978 euros en moyenne (mécanique et électrique confondus).

Pauline Ducamp

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