Une publication vue 3,6 millions de fois sur Twitter appelle à jeter ses noyaux sur le bord de la route pour y faire pousser des arbres fruitiers. L’idée séduit sur les réseaux mais en pratique, les spécialistes expliquent qu’elle n’est pas du tout efficace.
Suffirait-il de jeter sur le bord de la route des noyaux de fruits pour transformer la France en un verger luxuriant? C’est ce que préconise une publication régulièrement partagée sur les réseaux sociaux et dont une nouvelle occurrence a été vue 3,6 millions de fois sur Twitter en ce mois de juillet.
L’idée est simple: plutôt que de jeter les noyaux de fruits, les internautes sont invités à les laver, les sécher, puis les garder dans leur voiture.
« Lorsque vous êtes sur la route, jetez-les par la fenêtre dans des endroits où il n’y a pas d’arbres. La nature elle-même prendra soin d’eux (….) C’est pourquoi les fruits poussent maintenant partout », assure le message.
Qu’en est-il vraiment? Interrogée par BFMTV.com, Françoise Roch, la présidente du Syndicat national des producteurs de fruits trouve l’idée « mignonne ». « On sent que les gens éprouvent un besoin de se réapproprier la nature », sourit la fruiticultrice du Tarn-et-Garonne.
Mignon et « bien intentionné », oui. Mais pas du tout efficace. Les raisons qui font que cela ne marche pas sont très nombreuses. Tout d’abord, même si « de temps en temps », un noyau peut germer, la probabilité est « infime ». Sans oublier que, sur la route, les noyaux risquent d’être broyés par les personnes chargées d’entretenir les bords de celles-ci, nettoyer les fossés et tailler les fourrés.
Un potentiel risque sanitaire
Si, par le plus grand des hasards, l’un des noyaux finissait par germer et se développer jusqu’à produire un arbre fruitier, son essence risque d’apporter une petite surprise. En effet, comme le rappelle Françoise Roch, en plantant un noyau, on n’obtient pas un clone de l’arbre originel, mais bien un nouvel hybride. Dans le cas d’un abricotier, par exemple, si le miraculé faisait pousser des fruits, ceux-ci seraient incomparables à l’originel. Certainement plus petits, et avec un goût qui laisse à désirer.
En effet, les arboriculteurs fruitiers ne font pas pousser de noyaux d’abricots ou de pépins de pomme, ils pratiquent des greffes et des boutures à partir d’arbres déjà existants.
Enfin, la Tarn-et-Garonnaise suppose que des poussées d’arbres sauvages pourraient poser problème sur le plan sanitaire. Les arbres fruitiers sauvages, naturellement non traités, peuvent servir de « réceptacles pour les maladies », qui, en fin de parcours, pourraient « potentiellement être transmise aux cultures ». Malgré tout, François Roch souligne le caractère bon enfant de cette idée. « Au moins, ça nourrira les écureuils. »
Comme le rapportait déjà 20 Minutes en 2019, toute cette histoire tient, à l’origine, d’une fable racontée sur Facebook en Inde. L’histoire d’un homme qui, lors de ses voyages, sème des pépins de pomme et laissait derrière lui de somptueux pommiers. Le conte est plus difficile à transposer dans la réalité.
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