Le premier constructeur automobile mondial réfute l’idée d’avoir pris du retard sur l’électrique et assure travailler en priorité sur l’accessibilité des véhicules zéro émission pour le plus grand nombre.
Pas de retard à l’allumage pour Toyota sur l’électrique. C’est en tout cas ce qu’assure le patron France du numéro 1 mondial de l’automobile Frank Marotte. Alors que le constructeur, pionnier dans les années 2000 des véhicules à faible émission avec les hybrides, ne vend que 1% de ses véhicules en électrique (contre 20% pour l’ensemble du marché français), il assure que c’est dans les années qui viennent que tout va se jouer. Quand la technologie deviendra accessible au plus grand nombre.
« L’accessibilité prix est une condition sine qua non du succès du zéro émission, estime ce mardi Frank Marotte sur BFM Business. Si on veut vraiment décarboner la planète ce n’est pas en touchant 5, 10, 11, 12% du marché comme aujourd’hui, il faudra que ça devienne 100%. »
Le japonais qui a lancé en 2021 son premier SUV 100% électrique le bZ4X vendu plus de 46.000 euros veut lever les contraintes sur ce marché de l’électrique avant de réellement monter en puissance. À commencer par celle du prix.
« Les foyers n’alloueront pas plus de moyens à la mobilité demain parce qu’il y a d’autres dépenses qui viennent s’ajouter dans le panier, assure le patron de Toyota France. On a annoncé qu’on allait baisser le coût des batteries de 30% à l’horizon 2027, qu’on allait baisser le coût de fabrication de nos voitures électriques de 50% par rapport à nos voitures hybrides aujourd’hui. Ce sont des progrès extrêmement rapides et ambitieux qui doivent nous permettre chez Toyota de commercialiser à terme des voitures au même tarif. »
1200 km d’autonomie
Alors que le gouvernement va annoncer dans les prochaines heures les détails de son dispositif de leasing à 100 euros par mois, le constructeur japonais se félicite du coup de pouce étatique « qui amorce la pompe » mais estime que la décarbonation du parc viendra en priorité des progrès réalisés par l’industrie.
Le japonais mise ainsi sur la batterie solide très prometteuse avec ses temps de charge réduits à une dizaine de minutes et son autonomie annoncée de 1200 km (contre 450 pour le SUV électrique de la marque aujourd’hui).
Selon Frank Marotte, les annonces en la matière du constructeur sont très crédibles.
« La culture japonaise est faite de beaucoup de précaution, donc les annonces qui ont été faites dans ce domaine sont prédictrices de ce qu’il va se passer, assure-t-il. On fera des batteries solides avec des réductions de coûts et des temps de charge qui seront très rapides. […] On sera au rendez-vous des véhicules électriques à batterie moins chère, facile à utiliser et répondant à tous les usages. »
Le constructeur, champion du Made in France, qui possède la plus grande usine automobile de l’Hexagone à Onnaing près de Valenciennes, estime même qu’il « y a une cohérence à ce que cet outil industriel accompagne l’aventure [électrique] ».
« La très bonne nouvelle pour notre usine d’Onnaing c’est qu’elle a prouvé sa compétitivité depuis plus de 20 ans, […] il n’y a aucune raison pour que cette usine n’ait pas un brillant avenir dans le nouveau monde. »
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