Pour respecter ce chiffre issu des accords de Paris, l’ingénieur explique qu’il faudrait adopter « un rythme d’évolution dans lequel on n’est pas du tout aujourd’hui ».
Invité ce mardi matin sur les antennes de BFMTV et de RMC, Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialiste de l’énergie et président de « The Shift Project », a fait part de son pessimisme quant à la possibilité pour le monde de ralentir le réchauffement planétaire et respecter les accords de Paris de 2015, qui visaient à limiter le réchauffement en deçà de +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.
« Comme le réchauffement est continu, ça veut dire que l’objectif des 1,5°C est déjà mort et on est bien parti pour que l’objectif des 2°C soit mort », alerte-t-il sur nos antennes.
Selon lui, pour que cet objectif soit atteint, il faudrait « que les émissions baissent de 5% par an tous les ans dans le monde. » Or, ces 5% de baisse correspondent aux chiffres connus lors de l’année du Covid, où l’industrie et l’économie mondiale a été très fortement ralentie.
« Il faudrait qu’après le covid on ne remette pas l’économie dans l’état d’avant le covid mais qu’on la laisse dans l’état de pendant le Covid. Il faudrait que l’année d’après on supprime les deux-tiers des émissions indiennes, c’est un rythme d’évolution dans lequel on n’est pas du tout aujourd’hui », pointe-t-il encore.
« On ne décide de rien » dans les COP
En ce qui concerne les différentes COP organisées ces dernières années afin de trouver des solutions durables au réchauffement planétaire, Jean-Marc Jancovici l’assure, celles-ci sont inutiles car n’imposent « pas des décisions contraignantes pour des États qui ne voudraient pas les appliquer. »
« La COP c’est un endroit où on ne décide de rien, on y fait des pétitions de principe, et la seule COP qui a accouché de quelque chose d’un peu structurant dans le débat public, c’est la COP de Copenhague en 2009 qui a accouché de l’objectif des deux degrés », ajoute l’ingénieur.
L’ultime rendez-vous, la COP28, qui a accouché d’un accord concernant la réduction d’énergies fossiles, ne trouve pas non plus grâce à ses yeux. « La COP a Dubaï qui dit qu’on va sortir des énergies fossiles, c’est une pétition de principe, mais on en trouve tous les jours dans les discours », dénonce-t-il.
De fait, peu après la clôture de cette ultime COP, son président, le très discuté émir Sultan Ahmed Al Jaber, PDG de la principale firme pétrolière des Émirats arabes unis, a annoncé qu’il allait bien poursuivre ses investissements dans les hydrocarbures.
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