plusieurs communes présentent des taux "préoccupants"

Les communes de Cognac (Charente), Martres-Tolosane (Haute-Garonne) et Saint-Symphorien-d’Ozon (Rhône) présentent un taux global de PFAS supérieur à la norme. Les échantillons de cinq autres villes contiennent des PFAS interdites ou classées comme cancérigènes.

L’eau du robinet de plusieurs communes de France présente des taux de polluants éternels (PFAS) au-dessus des normes destinées à entrer en vigueur, selon une enquête des 44 locales de France Bleu et de la cellule investigation de Radio France, diffusée ce jeudi 19 septembre.

Trois communes présentent un taux global de PFAS supérieur à la norme référence en Europe de 100 nanogrammes/litre pour les 20 PFAS réglementés, qui doit entrer pleinement en vigueur en 2026. C’est le cas pour les communes de Cognac (Charente), Martres-Tolosane (Haute-Garonne) et Saint-Symphorien-d’Ozon (Rhône).

Les PFAS sont une famille de substances chimiques synthétiques au très long cycle de vie, qui leur vaut le surnom de « polluants éternels ». Quasi indestructibles, ils s’accumulent avec le temps et sont extrêmement persistants dans l’environnement mais aussi dans le corps. En cas d’exposition sur une longue période, ils peuvent avoir des effets sur la fertilité ou favoriser certains cancers, d’après de premières études.

À Cognac, la somme des 20 PFAS réglementés « atteint presque 200 ng/litre, soit le double du seuil réglementaire », selon les prélèvements effectués. La rivière qui alimente la ville en eau « a plusieurs industries en amont, dont une papeterie et un ancien atelier de traitement de métaux de Naval Group, près d’Angoulême », selon l’enquête qui souligne également la présence non loin du centre d’entraînement de pompiers de Jarnac, qui utilisent des mousses anti incendies chargées en PFAS.

43% des échantillon prélévés contenaient des PFAS

L’eau de la commune de Martres-Tolosane, au sud de Toulouse, comporte elle « un cocktail de huit molécules différentes », dont la présence dans l’eau a pu être provoquée par la présence d’industries lourdes sur le territoire et en amont de plusieurs entreprises chimiques.

Enfin, la commune de Saint-Symphorien-d’Ozon, dont l’eau a été testée comme les autres au printemps dernier, était également en dehors des clous, en dépit d’un « plan d’action » avec l’agglomération du Grand Lyon pour faire baisser le niveau des polluants, mais « de nouvelles analyses légèrement en dessous du seuil, ont été faites en juillet », selon l’enquête.

Ces trois communes ne sont pas les seules à être problématiques, selon l’enquête: sur 89 échantillons d’eau du robinet prélevés par les journalistes de la radio publique, « 43% contenaient des PFAS, 27 avaient des PFAS interdites ou classées comme cancérigènes, dont cinq à des niveaux préoccupants », en l’occurrence à Auxerre, Lille, Saint-Jean-de-Losne (Côte d’Or), Saint-Vit (Doubs) et Déols (Indre).

Tous les prélèvements ont été réalisés selon les consignes du laboratoire Ianesco, agréé par les autorités sanitaires et qui travaille habituellement pour plusieurs agences régionales de santé. Il s’est chargé d’analyser les échantillons, ont indiqué les auteurs de l’enquête, qui revendiquent une « rigueur scientifique » même si le nombre d’échantillons est modeste.

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