La chaîne allemande de magasins discount s’est offert le luxe de concevoir sa propre marque de sport: Crivit. C’est avec elle que Lidl s’est positionnée sur le marché du vélo électrique. L’Urban E-Bike X.2 se veut être un VAE imbattable sur le rapport qualité/prix. Tech&Co l’a essayé.
Les vélos à assistance électrique (VAE) sont à la mode. Cela n’en fait pas l’ombre d’un doute. Beaucoup ont pour but de révolutionner la manière avec laquelle les citadins effectuent leurs déplacements au quotidien, d’autres se rêvent en « cargo » et ambitionnent de remplacer les petites camionnettes qui sillonnaient jadis nos rues.
Tous ont un point commun: ils sont (souvent) plus onéreux que leurs aînés, les vélos « classiques ». Il faut s’acquitter d’au moins 800 euros pour s’offrir une assistance électrique dans un segment « entrée de gamme » en pleine croissance. Un segment dans lequel de nombreux constructeurs se sont engagés.
C’est le cas de l’Allemand Crivit (la marque de sport de Lidl). Avec son Urban E-Bike X.2, une monture taillée pour la ville, l’enseigne promet un rapport qualité/prix imbattable. Si son prix de lancement était fixé à 1.200 euros, il en coûte désormais 1.700. Que vaut vraiment ce vélo? Tech&Co l’a testé pour vous.
On aime
Sa praticité
Quand nous l’avons reçu à la rédaction, la méfiance nous a gagné. Notre monture était alors dans un carton, ce qui présageait un montage long et éreintant. Ce n’est qu’en ouvrant la fameuse boîte que nous avons pu constater que l’Urban E-Bike X.2 était déjà (à 90%) monté. Un très gros point fort.
Il n’aura fallu qu’une quinzaine de minutes (alors que nous ne sommes pas des experts en la matière) pour fixer les pédales et resserrer les deux visses qui servent à contrôler l’axe guidon/roue.
Le vélo est livré chargé à environ 40% (deux barres LED) et ne demande qu’à être allumé. Un bouton intégré au cadre vous permet de démarrer le moteur de l’Urban E-Bike X.2. La route est à vous.
Sa réactivité
Une fois sur selle, où le confort n’est pas optimal (nous l’évoquerons plus tard dans ce test), ce vélo Lidl surprend surtout par sa réactivité. Grâce à un son capteur de couple intelligent, notamment. Ce dispositif, qui équipe souvent les VAE de milieu ou haut de gamme, évalue instantanément la puissance nécessaire pour ajuster la puissance d’assistance du moteur en fonction de la force appliquée sur les pédales.
Même s’il ne possède qu’une seule vitesse, sa capacité à s’adapter à la force de pédalage rend les montées beaucoup moins éprouvantes. L’Urban E-Bike X.2 possède, d’ailleurs, trois modes d’assistance: ECO (avec la couleur verte) ; TOUR (bleue) ; RACE (violette) et même une fonction Boost (activable avec le mode RACE, en rouge).
Avec son moteur M080 Rear Hub, du fabricant allemand Mivice, logé dans le moyeu de la roue arrière, notre monture a un couple de 45 Nm…Ce qui permet des accélérations rapides, de 0 à 25 km/h, en quelques secondes seulement. Très agréable.
Son autonomie
Le M080 n’est pas (non plus) un moteur gourmand en énergie. Ce qui offre à l’Urban E-Bike X.2 une bonne autonomie, malgré sa petite batterie de 360 Wh. En mode ECO, Lidl promet jusqu’à 100 kilomètres d’autonomie en une charge complète.
Et après deux semaines de roulage, on peut dire que l’enseigne allemande est dans les clous. L’idéal pour ne pas se tracasser pendant une semaine, même en effectuant plusieurs déplacements dans la journée. Son temps de recharge rapide (2h30 environ, de 0% à 100%) en satisfera plus d’un.
La batterie se situe en dessous de la selle. Pour la charger, il faut d’ailleurs dévisser cette dernière pour obtenir un tube batterie/selle assemblées. Pratique pour ne pas se faire voler la selle, mais incommode si vous devez vous trimballer votre batterie.
Aussi, le système d’entraînement du vélo est effectué par une courroie en carbone. Une technologie qui offre de nombreux avantages par rapport aux chaînes traditionnelles: elle est plus propre, plus silencieuse et nécessite très peu d’entretien. Lidl promet jusqu’à 20.000 km « sans maintenance particulière ».
On n’aime pas
Son gabarit
Cette monture Lidl « low-cost » n’a, bien sûr, pas tous les avantages des vélos appartenant aux gammes supérieures. Et cela commence avec le design. L’Urban E-Bike X.2 n’a pas tellement d’identité de genre et ressemble à n’importe quel autre vélo.
Ce vélo n’est pas une « monture de poche ». Son empattement important et sa hauteur de cadre de 57 centimètres en font un vélo (très) peu confortable. Ce qui est fort dommage, même si son utilisation est vouée aux trajets courts.
Son assise
S’il est peu confortable, c’est principalement à cause de son assise. Sur selle, l’Urban E-Bike X.2 donne l’impression que nous pédalons sur un vélo de contre-la-montre, avec des prolongateurs. Le guidon semble infiniment loin et les bras sont tendus.
Autre point faible: la très mauvaise répartition du poids du vélo. À l’avant, l’Urban E-Bike X.2 est très léger (pas plus de cinq kilogrammes), tandis qu’à l’arrière (où il y a le moteur et la batterie) les 15 kilos restant se font ressentir. Une répartition du poids qui influe nettement sur le confort général. Gare aux nids de poule et aux aspérités.
Le manque d’écosystème
L’implémentation d’un système de navigation embarqué est un must. Mais sur cet Urban E-Bike X.2, il faudra faire sans. Nous l’évoquions précédemment, pour naviguer entre les différents modes de conduite, un seul bouton intégré au cadre suffit.
Cette commande se matérialise en cinq petite LED (assez sombre) qui change de couleur suivant votre mode de conduite et vous indique le niveau de charge de la batterie (1 barre = 20% ; 2 barres = 40% ; etc.).
Ici, pas de petit écran ni de commande déportée. Mais le guidon offre la possibilité à son utilisateur de poser un téléphone avec un support portable SPC+. Il est donc assez simple d’y mettre son smartphone pour gérer sa navigation.
Conclusion
L’Urban E-Bike X.2 surprend agréablement lors des premiers coups de roue. Réactif, endurant et pratique, c’est une monture idéale pour des petits trajets quotidiens. L’idéal si vous pouvez vous rendre à vélo au travail. Attention toutefois à ne pas quitter les belles surfaces lisses de la ville… Son utilisation est avant tout urbaine.
Les déplacements effectués sur sa selle ne devront pas dépasser les 45 minutes, sous peine d’avoir un mal de dos le soir. La faute à une position assise exécrable et une mauvaise répartition du poids. Le manque d’écosystème est aussi à notifier.
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