Les amendes routières ont généré plus de 2 milliards d’euros de recettes en 2023, indique un rapport de la Cour des Comptes. Un bond de près de 7% par rapport à l’année précédente, grâce notamment aux fameux radars de vitesse.
2023, un bon cru pour les amendes routières. C’est ce qu’indique un rapport de la Cour des Comptes, consulté par le site spécialisé Caradisiac.
Plus de 2 milliards d’euros de recettes
Au total, les amendes ont passé la barre symbolique des 2 milliards d’euros de recettes en 2023, avec une hausse de 7% par rapport à l’année précédente. En 2017, le précédent record, le montant avait frôlé, sans l’atteindre, ce cap des 2 milliards.
Depuis, les recettes avaient chuté, avec tout d’abord la mise en place contestée de l’abaissement de la vitesse à 80km/h sur les routes nationales et du mouvement des gilets jaunes, avec de nombreuses destructions de radars. Puis, à partir de 2020, la pandémie de covid-19, qui avait fortement réduit le trafic automobile avec les différents confinements, provoquant une baisse mécanique des amendes routières.
Le deuxième meilleur résultat pour les radars
Le rapport de la Cour des Comptes ne précise pas le montant total des recettes des radars automatiques en 2023. On sait simplement que les amendes forfaitaires, celles payées dans les délais, ont représenté 747 millions d’euros de recettes.
C’est le montant le plus important depuis 2017 et un record à 825 millions d’euros. En ajoutant le montant des amendes majorées (celles payées hors délai), le total des recettes des radars automatiques dépassait alors pour la première fois le milliard d’euros. Ce qui devrait être aussi le cas en 2023, avec ce montant total des amendes à plus de 2 milliards d’euros.
L’année 2023 représenterait alors la deuxième « meilleure » année pour les radars automatiques, en cumulant amendes forfaitaires et majorées.
Des radars de plus en plus nombreux et variés
Principale explication: le nombre de radars n’a jamais été aussi important.
« Le parc atteint 4 661 appareils fin 2023, contre 4 530 en 2022. Il s’agit du volume de radars automatiques déployé le plus important depuis la création du contrôle automatisé », souligne la Cour des Comptes.
A noter qu’il s’agit de l’ensemble des radars, avec un parc qui a fortement évolué l’an dernier, comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous.
Les radars tourelles restent de loin les plus nombreux à 1333 unités, devant les radars fixes (724), les radars « feux rouges » (527), les radars mobiles (501) et les radars discriminants, ceux capables de distinguer différents types de véhicules (500).
Les radars chantiers, ces fameuses cabines fixes qui peuvent être déplacées, enregistre la plus forte progression d’une année sur l’autre: on en dénombre 444, soit 104 de plus qu’en 2022.
On peut aussi ajouter un taux de disponibilité des radars qui s’est amélioré ces derniers temps, met en avant Caradisiac. On comptait en moyenne près de 91% de radars opérationnels en France l’an dernier, contre environ 87% en 2022 et 2021 et être tombé à 68% en mars 2019.
Le vandalisme anti-radars relancé en 2023
Pourtant, le vandalisme est bien reparti en hausse l’an dernier, dans le contexte du mouvement contre la réforme des retraites au printemps 2023. La Cour des Comptes évoque ainsi une facture des coûts de réparation en hausse de 3,2 millions d’euros l’an dernier, à 19,6 millions d’euros, contre 16,4 millions d’euros en 2022. Un montant toutefois bien inférieur aux sommets atteints en 2018 et 2019, avec 33 et 36 millions d’euros respectivement.
Il faut aussi prendre en compte le coût de maintenance, qui ne cesse de progresser. Il était de 47 millions d’euros en 2023, contre 46 en 2022 et 35 en 2021.
« Le maintien de ce niveau élevé tient en partie à l’augmentation du nombre de radars, et notamment de ceux dont les coûts de maintenance sont parmi les plus onéreux (+140 radars tourelles, +31 radars discriminants) », note la Cour des Comptes.
« La baisse du nombre de voitures radars (-11, à 487 unités), dont les coûts de maintenance sont de loin les plus élevés, permet toutefois de contenir la hausse des dépenses de maintenance », ajoute le rapport.
Une voiture-radar représente en effet 40.242 euros de frais de maintenance, soit 5 fois plus que le coût moyen pour les autres types de radars, relève Caradisiac.
Un niveau de recettes de plus en plus aléatoire?
Le rapport de la Cour des Comptes s’intéresse aussi à l’évolution à plus long terme de ces recettes et s’inquiète de l’absence d’études d’impacts pour évaluer une potentielle baisse de cette manne à venir en raison de « facteurs externes ».
« Des facteurs liés au changement climatique et aux politiques associées pourraient amener à restreindre l’usage des véhicules routiers », peut-on lire dans le document. Une référence notamment à la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) qui devraient limiter l’usage de la voiture dans les principales villes de France.
Parmi les raisons qui pourraient aussi faire baisser le nombre de flashs, la baisse tendancielle de la vitesse moyenne en France ces dernières années et le fait que les Français roulent de moins en moins: 10.830 km en moyenne en 2022, contre 14.000 km en 1995.
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