Manque d'eau, risque d'incendies... Pénurie de neige sur l'Himalaya à cause d'une sécheresse "extrême"

L’absence de chute de neige et des températures élevées pour un début d’année ont pour conséquence une situation météorologique inédite dans la région du Cachemire

Les flocons se font rares. La région du Cachemire, partagée entre le Pakistan, l’Inde et la Chine, fait face aux conséquences du dérèglement climatique et se retrouve confrontée à des conditions météorologiques inédites pour un début d’année.

« Actuellement, nous aurions dû avoir au moins entre 1 mètre et 1 mètre 50 de neige, à ce stade, nous n’avons rien », a confié Vikram Katoch, fondateur d’une ONG de sauvegarde de l’environnement dans le district de Lagal et Spiti en Inde. Des propos rapportés par la plateforme scientifique The Third Pole et relayés par nos confrères de Ouest-France.

À plusieurs centaines de kilomètres plus au nord la ville de Gulmarg, l’une des stations de ski les plus hautes au monde, dans le Cachemire indien, attend désespérément les milliers de touristes qu’elle attire habituellement. Les pentes des montagnes sont restées brunes et dénudées.

Le 9 janvier dernier, le vice-président d’un parti politique de l’Etat de Jammu-et-Cachemir a confié n’avoir « jamais vu Gulmarg aussi sec en hiver… Si nous n’obtenons pas de neige bientôt, l’été sera misérable ».

Sécheresse et températures plus élevées

La région a enregistré peu de pluie cette année et les températures affichent en moyenne 6°C de plus que la normale depuis l’automne dernier, selon les services de météorologie. Le mois dernier, les précipitations au Cachemire étaient 80% plus faibles que les années précédentes. Les quelques averses de neige tombées sur Gulmarg ont vite fondu.

Le ministère indien des Sciences de la Terre s’attend à un impact particulièrement marqué du réchauffement climatique dans l’Himalaya et au Cachemire, selon un rapport de 2020.

Début janvier, l’Organisation météorologique mondiale de l’ONU a annoncé que 2023 avait été « de loin » l’année la plus chaude jamais enregistrée. La température mondiale moyenne annuelle en 2023 était de 1,45°C au-dessus des niveaux préindustriels (1850-1900).

« Un événement météorologique extrême »

Un météorologue du Département météorologique indien (IMD), a confirmé au début du mois d’importants déficits de chutes de neige hivernales dans les régions situées au nord de l’Inde.

« La période de sécheresse actuelle est un événement météorologique extrême », un de ces phénomènes qui « devraient devenir plus intenses et plus fréquents à l’avenir », indique le climatologue Shakil Romshoo, de l’Université islamique des sciences et technologies du Cachemire.

Selon lui, le Cachemire devrait « connaître des périodes de sécheresse plus fréquentes et plus prolongées » dans les décennies à venir. 

Vikram Katoch souligne aussi qu’il s’agit d’un « sujet très préoccupant car les chutes de neige garantissent notre sécurité hydrique et fournissent de l’eau pour l’irrigation et l’agriculture aux villageois locaux ».

Les changements climatiques ont déjà poussé les agriculteurs à modifier leurs pratiques. Les autorités du Cachemire ont récemment mis en garde contre des pénuries d’eau et les risques d’incendies de forêt, faute de neige, qui alimente généralement les rivières. Des cultivateurs ont abandonné le riz pour des arbres fruitiers, moins gourmands en eau. Mais avec la sécheresse et l’ensoleillement, des arbres sont déjà en fleurs, avec plus de deux mois d’avance.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV

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