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Une manifestation se déroule ce samedi 16 mars dans les Pyrénées-Orientales, pour demander l’interruption de la construction d’un terrain de golf, à Villeneuve-de-la-Raho, actuellement soumis à des restrictions d’eau.

Un projet qui continue de mobiliser les activistes environnementaux. Une manifestation se déroule ce samedi 16 mars dans les Pyrénées-Orientales, pour demander l’interruption de la construction d’un terrain de golf, à Villeneuve-de-la-Raho, dans un département frappé par une sécheresse prolongée.

Le projet de golf de 18 trous, incluant la construction de logements, d’un hôtel et de villas, a été reconnu d’utilité publique en 2019 par le préfet. Prévu depuis 2003, il compte de nombreux détracteurs. Et ils sont de plus en plus nombreux ces dernières années, alors que les Pyrénées-Orientales manquent d’eau depuis au moins deux ans.

Selon la plateforme officielle VigiEau, qui recense toutes les restrictions d’eau en vigueur sur le territoire français, le département est actuellement placé en zone de « crise ». Il doit donc respecter des restrictions de consommation d’eau sous peine d’amende. Depuis le début de l’année 2024, le déficit en eau dépasse les 80%, voire les 90% par endroit.

« Rassembler un maximum de personnes »

« On espère rassembler un maximum de personnes pour terminer de convaincre », confie auprès de BFMTV Aurigane Nivet, porte-parole d’Unitat catalana, association mobilisée contre le projet.

« Le gouvernement peut encore retirer la déclaration d’utilité publique et sans cette déclaration d’utilité publique, le projet ne pourra pas voir le jour », veut-elle croire.

« Nous avons espoir que raison soit gardée et que les pouvoirs publics prennent en considération la situation catastrophique de stress hydrique catastrophique dans laquelle nos territoires sont plongés », veut croire au micro de BFMTV Jean Codognès, président de l’association Pays catalan écologie.

L’organisation a déposé un recours hiérarchique auprès du ministre de l’Écologie Christophe Béchu, contre la prorogation, fin décembre pour cinq ans de plus, d’un arrêté du préfet permettant l’expropriation des parcelles nécessaires au projet.

« Un projet passéiste »

« On ne peut plus continuer à exploiter notre terre comme nous le faisions avant », soutient-il.

« C’est un projet passéiste », déplore de son côté Laurent, habitant depuis 20 ans dans la commune, et participant de la manifestation, au micro de BFMTV.

Sécheresse : allons-nous tous manquer d’eau ?

« L’idée est née il y a une vingtaine d’années. Madame la maire (LR Jacqueline Irles NDLR) ne tient pas compte de l’évolution des événements climatiques, elle est vraiment arc-boutée sur son projet », regrette-t-il.

L’utilisation d’eau traitée ne convainc pas

L’élue locale assure que le golf sera irrigué avec des eaux usées, mais pas de quoi rassurer les opposants au projet.

« Sa solution d’arroser le golf par de l’eau retraitée me paraît complètement dérisoire », affirme Laurent.

« L’eau retraitée, dans quelques années, va devoir être partagée avec les agriculteurs et les particuliers et là ce sont plusieurs centaines de ménages qui sont en fait des producteurs de fruits et de légumes qui seront sur la sellette », prévoit-il déjà.

« L’eau grise qu’on utilise a déjà vocation à irriguer l’agriculture, les ruisseaux, rivières et fleuves qui sont à sec, ce n’est pas de l’eau inutile », estime de son côté Jean Codognès.

Par ailleurs, le projet inclut, en plus du terrain de golf, la construction de résidences sociales. « Les 600 logements vont accroître l’imperméabilisation des sols », s’inquiète cependant là aussi Laurent.

La maire défend fermement le projet

La maire LR de la commune continue pour sa part de défendre le projet. « On me dit, ‘(le golf) tombe mal en ce moment, c’est la sécheresse’. Mais jamais il n’est tombé aussi bien! C’est lui qui va apporter des solutions! », soutient-elle à l’AFP, alors que le projet doit apporter environ 200 emplois directs et indirects.

Pour la maire en puisant dans les eaux usées, le golfe montre « que ça n’est pas dangereux » et ouvre la voie à la réutilisation de cette ressource pour l’agriculture.

Une tribune de 92 enseignants et employés de l’université de Perpignan dénonçait début février un projet « emblématique d’une vision dépassée ».

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