malgré la pluie, "un tiers du pays" reste en dessous des niveaux normaux

Selon les données du service géologique national diffusées ce jeudi 14 mars, 57% des nappes phréatiques voient leur niveau actuellement en hausse.

Du mieux mais pas encore suffisant. Invité ce jeudi 14 mars 2024 sur franceinfo en marge d’une visite dans le département du Gard, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu a fait le point sur le niveau des nappes phréatiques, sujet de préoccupation majeur après les niveaux extrêmement bas enregistrés en 2023.

Le ministre a localement pointé une situation meilleure que celle de l’an passé. « Seulement un tiers du pays est en dessous des normales de saison », a expliqué le ministre. Une situation liée à un excédent de pluie de 10% à l’échelle nationale, qui a même dépassé les 20% en Île-de-France et les Hauts-de-France et les 50% près de Lille et Dunkerque.

Pour sa part, dans des données publiées ce jeudi 14 mars, le BRGM, service géologique national, indique que moins de la moitié des nappes, soit 46%, sont au-dessus des normales au 1er mars. 57% des niveaux sont toutefois en hausse, apprend-on encore.

Toutefois, la situation reste extrêmement tendue dans certaines zones du pays notamment « une partie du pourtour méditerranéen, un petit bout de la vallée du Rhône, et surtout les Pyrénées-Orientales« .

Ce dernier département, qui n’a pas connu d’épisode de pluie depuis l’été 2022, est déjà soumis à plusieurs arrêtés préfectoraux limitant la consommation et l’utilisation de l’eau.

L’infiltration des nappes phréatiques est plus ou moins facile et rapide selon la nature des nappes. La différence vient de leur degré de porosité (nature de la roche et pourcentage de vides) et de la perméabilité (capacité à laisser circuler l’eau – connexion entre ces vides). Plus les vides sont importants, grands et reliés entre eux, plus l’eau s’infiltrera vite.

Les « nappes réactives » (alluvions, calcaires jurassiques et crétacés, grès triasiques et socle) réagissent très rapidement aux excédents ou déficits de pluie. À l’inverse, une « nappe inertielle » (craie, formations tertiaires et volcaniques) se caractérise par un écoulement plus lent, jusqu’à trois mois entre les précipitations et l’infiltration réelle.

Les nappes où les niveaux restent les plus bas sont quasiment toutes inertielles (Languedoc-Roussillon, sud de l’Alsace ou du Massif central, couloir de la Saône). L’état du sol sur lequel tombe les pluies est aussi crucial. S’il est trop sec, l’eau ne s’infiltre pas et les sols sont juste humidifiés en surface, bénéficiant à la végétation et à l’agriculture mais pas aux nappes.

De plus, la sécheresse des sols favorise un ruissellement direct vers les cours d’eau jusqu’à la mer. Le phénomène est encore accentué par l’artificialisation des sols, notamment en raison de l’urbanisation importante de certains territoires, ou par la compacité des terrains, conséquences d’un excès d’intrants chimiques défavorables aux vers et aux autres organismes vivants qui aèrent les sols.

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