L’UFC-Que Choisir a mis en demeure Stellantis ce lundi de présenter des « solutions concrètes » pour ses clients affectés par la crise des airbags défectueux, dénonçant « l’incurie » dont fait, selon elle, preuve le géant automobile jusqu’ici.
« À défaut de réponse et d’engagements satisfaisants dans le délai d’un mois, l’UFC-Que Choisir engagera toutes actions judiciaires utiles afin de préserver les droits des consommateurs et de défendre l’intérêt collectif de ces derniers », a prévenu ce lundi l’association dans un communiqué.
Stellantis, à qui appartient Citroën, est toujours sous le feu des critiques pour sa gestion du rappel de plus de 600.000 véhicules Citroën C3 et DS3 pour de possibles défauts de leurs coussins gonflables de sécurité fournis par l’entreprise Takata, qui a fait faillite en 2017.
Stellantis a en effet appelé ses clients à ne plus utiliser leur véhicule tant qu’il n’est pas réparé. Ces airbags sont responsables de plusieurs accidents graves en raison de la détérioration d’un gaz les rendant potentiellement dangereux, notamment dans les régions à climat chaud et humide.
« Exaspérés par votre gestion pour le moins calamiteuse »
« Depuis le début du mois de mai 2024, l’ensemble de notre réseau associatif est (…) assailli par les appels de milliers de consommateurs, légitimement inquiets et exaspérés par votre gestion pour le moins calamiteuse de cette procédure de rappel et d’immobilisation sans précédent », écrit la présidente de l’UFC-Que Choisir, Marie-Amandine Stévenin, dans une lettre ouverte adressée au directeur général de Stellantis, Carlos Tavares.
L’association, qui accuse Stellantis « d’incurie », demande au groupe « d’assurer la mise en œuvre systématique et efficace de toutes mesures de substitution permettant de pallier l’immobilisation forcée des véhicules (…), celle-ci ne trouvant à l’évidence son origine que dans votre gestion désastreuse de cette crise industrielle, pourtant très largement prévisible ».
Des rendez-vous « sous trois mois maximum »
Elle appelle aussi Stellantis à « prendre sans délai, eu égard à la gravité du dysfonctionnement mortel identifié, toutes les mesures à même d’assurer au consommateur la fixation, sous trois mois maximum, d’une date de réparation effective ».
Alors que « des véhicules mettant potentiellement en danger des centaines de milliers de consommateurs sont encore susceptibles de circuler en France », l’UFC-Que Choisir a regretté que « la seule réponse réellement apportée par votre entreprise à ces derniers est de leur notifier un +arrêt de conduite+ (…) une telle posture est inadmissible ».
Une action collective a par ailleurs été lancée le 6 juin par Maître Christophe Lèguevaques, avocat au barreau de Paris, dans le but d’obtenir des indemnités
Contacté par l’AFP lundi midi, Stellantis n’a pas été en mesure de réagir dans l’immédiat. Des millions de voitures de nombreuses marques (Mazda, Ford, Honda, BMW) ont été rappelées depuis 2014 pour un changement d’airbags du même fournisseur. Au total, 8 millions de véhicules seraient concernés dans le groupe Stellantis.
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