Le PDG de Renault ne comprend pas pourquoi le sujet ne figure pas parmi les priorités de Bruxelles alors que le secteur pèse pour 10% du PIB en Europe.
Il ne veut pas entendre parler d’un retour en arrière. Alors que plusieurs partis, notamment à droite et à l’extrême droite, plaident pour un report de l’interdiction des moteurs à combustion en Europe en 2035, en pleine campagne des Européennes sur le vieux continent, Luca de Meo soutient la stratégie d’électromobilité.
« Un retour en arrière se traduirait par un refus du progrès », souligne le PDG du groupe Renault dans les colonnes de la Tribune dimanche. La voiture électrique est un meilleur choix pour l’environnement ». Luca De Meo insiste également sur le fait qu’un changement de direction serait un mauvais signal envoyé au secteur automobile: « L’industrie automobile, qui repose sur des choix technologiques de temps longs, s’accommode mal de brusques mouvements de balancier ». « Nous avons besoin de perspectives cohérentes et de mécanismes d’ajustement, si nécessaire », poursuit-il.
Bruxelles sur le banc des accusés
Le PDG de Renault estime que certains dossiers ont déjà pris du retard faute « de coordination des différents secteurs industriels ». « L’écosystème tout entier doit nous aider à atteindre nos objectifs, insiste-t-il. Si on n’installe pas de super chargeurs sur les autoroutes, il est difficile de vendre des voitures électriques (…) les infrastructures de recharge sont pour l’instant concentrées à 80% aux Pays-Bas, en Allemagne et en France. En Italie ou en Espagne, elles demeurent inexistantes. »
Le PDG pointe la responsabilité de Bruxelles dans cette fragmentation.
« Ce qui m’inquiète, c’est que l’Union européenne n’ait pas défini une politique industrielle commune, souffle-t-il. Et que ce secteur ne figure pas parmi ses priorités, c’est incompréhensible. Il représente 10% du PIB et emploie 13 millions de personnes. »
Pour décarboner les transports, et alors que les européens sont encore loin de vouloir abandonner la voiture, des achats de véhicules neufs seront nécessaires. Problème, l’âge moyen de ce type d’achats est de 55 ans, écartant ainsi une grande partie de la population. Devant ce phénomène, Luca de Meo déplore que « les débats de société portent davantage sur les retraites que sur le pouvoir d’achat des jeunes ». Le PDG pointe également un autre facteur qui éloigne ce type de public des véhicules électriques: un coût d’entretien trop élevé.
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