Pour le président de la PFA, la baisse annoncée du bonus écologique représente un mauvais signal pour la filière automobile française. Luc Chatel réclame aussi des mesures d’urgence au niveau européen.
Un bonus écologique 2025 en forte baisse: l’hypothèse devrait se confirmer en cette fin de semaine avec la publication d’un décret. Avec un effet immédiat, et pas à partir du 1er janvier, sur le montant de la principale aide à l’achat pour une voiture électrique neuve en France.
« On coupe les réacteurs, l’avion s’écrase »
Une décision incompréhensible pour Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA) qui représente la filière automobile française:
« Ce n’est pas un coup de rabot c’est un coup de massue, au moment où on veut faire décoller la voiture électrique –et c’est notre objectif à tous car nous sommes engagés dans cette voie– au moment où les réacteurs sont à fond, on coupe les réacteurs, l’avion s’écrase dans ces cas-là », a réagi Luc Chatel, invité de Good Evening Business.
« L’année dernière on avait 1,5 milliard de bonus pour l’incitation des véhicules électriques, l’enveloppe de cette année serait de 700 millions, on divise par deux, ce n’est pas un rabot », a ajouté le président de la PFA.
Au-delà des véhicules particuliers, il cite notamment la suppression des subventions pour les véhicules électriques légers « qui sont produits en France et sur lesquels nos constructeurs nationaux sont plutôt présents sur le marché ». « C’est une erreur », a souligné Luc Chatel.
Autre reproche, l’arrêt des subventions aux flottes d’entreprises, « une vente sur deux et c’est bon pour le marché des jeunes occasions ».
Une crise au niveau européen
Plus globalement, Luc Chatel est revenu sur la crise du secteur automobile en Europe, avec la baisse actuelle des ventes, les difficultés liées à la transition vers l’électrique et la concurrence chinoise.
« La crise automobile rentre dans une nouvelle phase, une phase critique, qui peut remettre en cause sa pérennité en Europe », s’alarme Luc Chatel.
Il réclame notamment « la mise en place d’un choc européen pour la compétitivité, en particulier dans l’automobile », en particulier pour faire face à la crise de l’énergie.
« Nous demandons une harmonisation des aides au niveau intra-communautaire: on ne peut pas imaginer que tous les nouveaux investissements dans l’automobile en Europe se fassent en Europe de l’Est, car il y a encore ce différentiel, si vous êtes Hongrois ou Slovaque, vous avez 40 ou 50% d’aides européennes, alors qu’en France vous avez 10%. Ce n’est pas possible ça, il y a un moment où il faut tout mettre à plat », a également mentionné Luc Chatel.
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