Le volume de déchets dans le monde, à 2,3 milliards de tonnes en 2023, devrait continuer à croître de manière exponentielle faute d’action, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement.
Deux tiers de déchets en plus d’ici à 2050: le volume de déchets dans le monde, à 2,3 milliards de tonnes en 2023, devrait continuer à croître de manière exponentielle, faute d’action, avec un impact massif pour la santé et les économies, alerte l’ONU ce mercredi 28 février.
A ce rythme, les déchets courants devraient atteindre 3,8 milliards de tonnes au milieu du siècle, dépassant les prévisions du précédent rapport consacré à ce thème par la Banque mondiale.
Des coûts qui vont exploser
La crise sera d’autant plus aiguë que leur croissance s’annonce particulièrement marquée dans des pays où leur mode de traitement reste polluant: décharges (pollution des sols, émanations de polluants et de gaz à effet de serre comme le méthane), incinération sans récupération…
Leur coût direct et indirect devrait presque doubler, pour atteindre 640 milliards de dollars annuels d’ici à 2050, estime le nouveau rapport produit par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), à la fois « guide et appel à l’action ».
En 2020, le coût direct du traitement des déchets était estimé à 252 milliards de dollars (361 milliards si l’on inclut les coûts indirects liés à la pollution générée par les installations ou modes de gestion inadaptés).
Une « urgence »
Il y a « urgence » à commencer « une réduction drastique des détritus » et à investir dans l’économie circulaire, appelle l’ONU à l’occasion de la VIe session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, organisée cette semaine à Nairobi: « Nous devons agir pour éviter le scénario du pire ».
Garder les déchets « sous contrôle », notamment via de meilleurs modes de traitement, pourrait limiter leur coût annuel net à 270 milliards de dollars d’ici à 2050. Mais il est possible d’aller plus loin, en s’orientant vers une vraie économie circulaire, de meilleures pratiques des industriels et une gestion complète des ordures résiduelles, le tout pouvant même générer un gain net de plus de 100 milliards de dollars annuels, plaide le rapport, intitulé « Transformer les détritus en ressources ».
« De nombreuses économies à la croissance rapide se débattent sous le poids croissant des déchets », affirme la directrice du PNUE, Inger Andersen, soulignant « le rôle clé » des acteurs publics et privés qui peuvent trouver là « des opportunités pour créer des sociétés plus viables ».
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