Les concessionnaires doivent avancer l’aide versée par l’État dans le cadre du leasing social pour les voitures électriques, mais le remboursement n’a toujours pas été effectué.
Une lourde dette de l’État envers les concessionnaires. Le dispositif de leasing social pour les voitures électriques a rencontre un grand succès auprès des automobilistes français, au point d’être suspendu à 50.000 commandes pour l’année 2024. Pour pouvoir proposer une voiture électrique à moins de 150 euros mensuels, l’État apporte 13.000 euros à chaque dossier. Or, cette somme est avancée par les concessionnaires, qui doivent ensuite réclamer son remboursement. Mais, pour l’heure, les rouages se sont bloqués: les concessionnaires n’ont toujours pas vu la couleur de l’argent.
L’État est actuellement redevable de plus de 100 millions d’euros auprès des concessionnaires – 140 millions d’euros selon le syndicat Mobilians. La plateforme en ligne sur laquelle les concessionnaires enregistrent les dossiers de leasing social, mais aussi pour le bonus écologique qui fonctionne sur le même modèle, n’est toujours pas ouverte. Son ouverture n’a cessé d’être repoussée. Le groupe Stellantis, dont les marques (Peugeot, Fiat, Citroën ou encore Opel) ont emporté 70% des commandes de voitures électriques dans le cadre du leasing social, sont particulièrement exposées.
« On a vendu 180 voitures, on en a livré une centaine et l’État nous doit 1,3 million euros », déplore Fabrice Picard, concessionnaire et président du groupe Picard Autos, au micro de BFMTV.
Le remboursement des aides avancées par les concessionnaires est normalement effectué quelques semaines plus tard par l’Agence des services et des paiements (ASP). Chaque année, la plateforme de l’ASP est habituellement inutilisable sur les deux premiers mois, le temps d’intégrer les mises à jour annuelles, comme le rapportent Les Échos. Mais cette année, l’État a tardé jusqu’à la mi-février pour publier le nouveau montant du bonus écologique. De quoi retarder la mise à jour de la plateforme de remboursement, qui doit également intégrer la création du nouveau leasing social.
« Il faut qu’ils règlent le problème »
L’ouverture de la plateforme est désormais promise pour la fin du mois de mai. « On va être tous dans les starting-blocks pour saisir les dossiers et récupérer notre argent », avance Fabrice Picard. Dans ses concessions Peugeot du Sud-Ouest, les modèles 208 et les 2008 électriques du leasing social sont partis à la vitesse grand V. « Sauf que saisie des dossiers ne veut pas dire paiement. Et là, le paiement, on ne sait pas encore quand il va arriver », s’inquiète-t-il. Tous les investissements prévus par le chef d’entreprise toulousain sont retardés, et il doit également faire patienter son banquier.
« Il faut qu’ils règlent le problème très rapidement », appelle Fabrice Picard, s’adressant au ministère de l’Économie. Sinon « on va faire grève des paiements, paiement des charges salariales, des charges sociales, de la TVA », assure-t-il.
Face à l’ardoise de l’État, certains concessionnaires refusent aujourd’hui de livrer les véhicules électriques du leasing social sans avoir perçu les sommes attendues. D’autres concessionnaires assurent être même contraints de contracter des prêts bancaires pour maintenir leur activité.
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