Face aux prix coûtants des carburants de la grande distribution, ou plafonnés chez Totalénergies, les stations-service indépendantes font face à une forte baisse d’activité. Leur représentant appelle à un fonds de compensation pour limiter la casse.
Ce sont les victimes collatérales de la guerre des prix des carburants. Alors que la grande distribution généralise les opérations à prix coûtant et que Totalénergies plafonne ses tarifs à 1,99 euro le litre, les stations-services indépendantes connaissent une forte baisse d’activité.
Entre 10% et 30% de baisse d’activité
« 78% des 2400 stations indépendantes en France ont vu leur activité baisser entre 10% et 30% en septembre », souligne Francis Pousse, président de la branche stations-service et énergies nouvelles au syndicat Mobilians.
Les 22% des autres stations, sous pavillon Totalénergies, peuvent en effet bénéficier du plafond mis en place par le groupe pétrolier français. Des opérations qui commencent à avoir des effets: les prix des carburants ont reculé la semaine dernière alors qu’ils étaient en hausse quasi-constante depuis début juillet.
Avec un écart qui se creuse même entre la grande distribution et Totalénérgies: ce mardi 3 octobre, le prix du gazole au litre était ainsi près de 7 centimes moins cher chez Leclerc que dans le réseau Total, d’après notre relevé des prix par enseigne.
Appel renouvelé à un fonds de compensation
Une situation problématique pour les indépendants, qui ne peuvent pas pratiquer le prix coûtant:
« Cela ne concerne pas que les stations rurales, il y aussi d’importantes stations au niveau des rocades des grandes villes avec pour les plus importantes une dizaine d’emplois menacés par station », explique Francis Pousse.
Quelques jours plus tôt, il expliquait justement sur BFMTV que pratiquer le prix coûtant revenait à de la vente à perte pour les stations-service indépendantes.
« La définition du prix coûtant, aujourd’hui, c’est le prix d’achat [auquel s’ajoute] le transport. En aucun cas […] on ne compte des coûts induits, c’est-à-dire la commission carte bleue, le salaire de la caissière, l’amortissement, etc. Vous imaginez bien que, pour nous, ce n’est pas possible. »
« Nous demandons simplement quelques centimes par litre de carburants non-vendus, avec des estimations qui sont en cours pour établir ces volumes. Une aide qui ne prendrait pas en compte la perte d’activité liée, sur les ventes annexes de nourritures et boissons par exemple, où la marge est plus importante que sur les carburants », note Francis Pousse.
La ministre délégué aux PME, Olivia Grégoire, s’est montrée ouverte à cette revendication hier sur Franceinfo et une réunion doit avoir lieu dans les prochains jours pour fixer les contours de ce fonds.
Au-delà de cette aide ponctuelle, la ministre a annoncé la mise en place « d’un plan de transition, qui va être financé dans les semaines qui viennent » pour accompagner ces stations dans le déploiement de bornes de recharge électriques et sur la problématique du lavage.
Le « Plein BFM » pour trouver la station la moins chère
Pour vous aider à remplir votre réservoir à moindre frais, vous pouvez consulter notre service « Le Plein BFM », qui fournit une carte des stations-service les moins chères.
Retrouvez également notre relevé des prix moyens par enseigne, mis à jour au quotidien.
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