Dans un communiqué, l’association de défense des consommateurs CLCV appelle la grande distribution à mettre en place « une opération à prix coûtant immédiate » alors qu’elle constate « des marges brutes exceptionnellement élevées depuis le début de l’année 2023 ».
Une baisse qui arrive à point nommé. A l’heure des départs en vacances, les prix du carburant continuent de refluer. Selon les derniers chiffres communiqués lundi par le ministère de la Transition écologiques et arrêtés au 7 juillet, le litre de sans-plomb 95-E10 est repassé sous la barre symbolique de 1,80 euro, à 1,7895 en moyenne, ce qui n’était pas arrivé depuis fin décembre 2022. Même tendance du côté du diesel, avec un prix moyen en recul de 0,9 centime, à 1,6658 euro le litre en moyenne.
Pas de quoi être pleinement satisfait, selon la CLCV, qui estime que l’ampleur de la baisse des prix est insuffisante. Dans un communiqué au vitriol publié ce mardi, l’association de défense des consommateurs pointe les marges brutes mensuelles « explosives » de la grande distribution sur le carburant depuis janvier et réclame en conséquence « une opération à prix coûtant immédiate ».
Des marges « exceptionnellement élevées »
Si la CLCV reconnaît un « tassement » de la marge brute -qui n’est autre que la différence entre le prix hors taxes du carburant et le prix à la sortie de la raffinerie- des distributeurs depuis mai, celle-ci est aujourd’hui « bien trop élevée » alors qu’elle « n’a pas encore rejoint la fourchette normale de 15-18 centimes » par litre.
A partir des données de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), la CLCV constate ainsi que la marge brute de la grande distribution sur le sans-plomb 95-E5 était de 25,4 centimes par litre en juin, contre 23,4 centimes sur le gazole.
« Après une période où les distributeurs étaient avec de très faibles marges, voire déficitaires en 2022, il apparaît des marges brutes exceptionnellement élevées depuis le début de l’année 2023 », déplore l’association.
La CLCV réclame des « opérations à prix coutant »
Pour la CLCV, « la discrétion, voire le silence total » des enseignes de grande distribution sur les prix du carburant « en disent long sur la reconstitution des marges sur un produit essentiel et indispensable pour l’ensemble des Français ».
« La grande distribution et les grands groupes pétroliers ne cessent de dire qu’ils s’engagent pour le pouvoir d’achat. Il est temps que cela se traduise en actes », ajoute-t-elle, avant d’appeler le secteur à baisser ses « prix » et ses « marges » via la mise en place d' »opérations immédiates à prix coûtant afin que les ménages ne soient pas ponctionnés lors de leur départ en vacances ».
L’association estime que de telles opérations seraient d’autant plus justifiées que « les prétextes avancés par les distributeurs » en mai lors de la première alerte de la CLCV « n’ont vraiment plus lieu d’être ».
« Il n’y a plus de grèves pour perturber la logistique. Par ailleurs, les cotations de biocarburants sont en forte baisse depuis près d’un an », or le président du syndicat professionnel Ufip mettait en avant dans une récente déclaration « l’incorporation des biocarburants pour en partie expliquer ces marges ». Et ce même président n’excluait « pas un phénomène de ‘reconstitution de marge’ de la distribution », rappelle la CLCV.
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