Réunis pour la première fois en France, cinq ambassadeurs de communautés autochtones venant des cinq dernières forêts primaires de la planète font entendre leur voix afin d’alerter sur les effets du dérèglement climatique à la veille de la COP28.
Ornés de plumes, de tissus colorés et de coiffes traditionnelles, ils ont été désignés comme les « Gardiens de la forêt ». Quatre hommes et une femme, tous leaders de communautés autochtones, se sont adressés ce lundi 27 novembre à des milliers de lycéens à l’Unesco, afin de les sensibiliser sur l’urgence environnementale.
À quelques jours de la COP28 qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre aux Émirats arabes unis, ces cinq chefs tribaux se sont rendus ensemble pour la première fois en France, afin d’éveiller les consciences et d’alerter sur les effets du dérèglement climatique.
« L’avenir de la planète est entre vos mains, il vous appartient « , déclare Tumursukh Jal, représentant de la communauté autochtone de Mongolie, face à l’assemblée.
« Ambassadeurs mondiaux de la forêt »
Twyla Edgi Masuzumi, représentante de la communauté Denée au Canada, Mundiya Kepanga, chef de la tribu des Hulis en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Benki Piyako, leader des Ashaninka au Brésil, Hilarion Kassa Moussavo, homme-médecin au Gabon et Tumursukh Jal, directeur de la zone protégée Taiga Rouge en Mongolie, ont été désignés « ambassadeurs mondial de la forêt » en 2022 par l’UNESCO.
Ils viennent des cinq dernières forêts primaires de la planète, « où aucune trace d’activité humaine n’est clairement visible et où les processus écologiques ne sont pas sensiblement perturbés », définit l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Du Grand Nord canadien, au beau milieu de l’Océanie, en passant par la forêt gabonaise et mongolienne, tous ont assisté à la destruction progressive de leur habitat forestier d’année en année.
Les modes de production et les conséquences du dérèglement climatique n’ont eu de cesse d’endommager l’environnement jusqu’à fragiliser les écosystèmes. En 2022, les forêts primaires ont perdu plus de quatre millions d’hectares, l’équivalent de la superficie de la Suisse.
Représentant à la fois l’écosystème terrestre principal et celui avec la plus forte capacité d’absorption de carbone, les forêts sont au cœur des préoccupations écologiques mondiales.
Chaque année, les forêts du patrimoine mondial de l’Unesco absorbent environ 190 millions de tonnes de CO2, « soit l’équivalent de la moitié des émissions annuelles de CO2 du Royaume-Uni dues aux combustibles fossiles », indique l’organisation. Dès lors, les forêts apparaissent comme un moyen efficace de lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité.
Éveiller la jeunesse
Lors d’une rencontre organisée ce lundi par l’Unesco, ces défenseurs de l’environnement se sont attachés à donner des cas concrets aux lycéens. Benki Piyako, ambassadeur autochtone du Brésil, est également protecteur de la forêt amazonienne. Chaque jour, près de 18 arbres sont détruits chaque seconde au sein de sa forêt primaire.
« C’est très important d’éveiller la conscience des jeunes, car ils seront les dirigeants de demain, on doit les motiver à agir », déclare Benki Piyako.
Un message qui semble avoir trouvé résonnance auprès des élèves. « C’est plus concret dans ma tête maintenant », affirme un lycéen présent.
« Il faut protéger la nature et si on protège la nature, elle donne quelque chose aussi », ajoute une autre élève.
Présents ce samedi 25 novembre au premier Evian Summit (Sommet des forêts mondiales), Twyla Edgi Masuzumi, Mundiya Kepanga, Benki Piyako, Hilarion Kassa Moussavo et Tumursukh Jal ont appelé à protéger les forêts et invité « le monde entier » à « faire des efforts », indique le Parisien.
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