Plus de 700 kilomètres d'autonomie pour la Mercedes CLA Concept, dans En route pour demain - 23/09

Si les Français sont convaincus de l’arrivée prochaine des voitures autonomes sur nos routes, près des deux tiers ne leur font pas vraiment confiance pour faire mieux que l’humain derrière le volant. C’est pourtant la voie privilégiée pour faire baisser le nombre de morts.

Si les perspectives de rouler en voiture autonome semblent s’éloigner ces derniers temps, les progrès constants des assistants de conduite ne laissent guère de doute sur le fait que les automobilistes pourront un jour lâcher le volant.

En effet, la pénurie récente des composants et la transition vers l’électrique, qui nécessite des investissements énormes de la part des constructeurs, ont en quelque sorte éclipsé ce sujet, un temps très à la mode, avec de grandes promesses de voitures autonomes en circulation dans les grandes villes dès le début de cette décennie 2020.

C’est loin d’être le cas, avec parmi les rares exceptions San Francisco, en pointe dans ce domaine. Mais vu les déboires récents vécus par la flotte des robotaxis de Cruise, pas sûr que l’expérience se révèle réellement concluante pour être reproduite dans d’autres villes.

Des robots pour faire baisser le nombre de morts

Pourtant, la montée en puissance des aides à la conduite, et donc à terme l’émergence de modèles très -voire 100%- autonomes reste une des solutions privilégiées pour faire baisser le nombre de morts sur les routes, souligne le dernier rapport de sécurité routière de Dekra.

Cette entreprise leader mondial du contrôle technique (réseaux Dekra, Norisko et Autocontrol), présente dans 60 pays réalise cette étude annuelle depuis 2008, avec à chaque fois un grand thème retenu. Cette année: « la technologie et l’humain ».

« De la conduite hautement connectée à la conduite autonome, cela reste la voie royale pour augmenter la sécurité du transport automobile », résume Karine Bonnet, directrice générale de Dekra Automotive.

De 2001 à 2020, le nombre de morts sur les routes de l’Union européenne a baissé de 64%, de plus de 51.000 décès annuels à moins de 23.000, en partie grâce à ces nouveaux équipements modernes obligatoires. Mais, depuis, ce chiffre stagne, malgré un objectif ambitieux: descendre à 11.400 morts en 2030.

« 90% des accidents sont d’origine humaine, avec une trop grande vitesse ou une conduite sous l’emprise de l’alcool ou de stupéfiants par exemple, les assistants doivent donc permettre d’éviter ou de réduire les conséquences d’un accident », explique Karine Bonnet, ajoutant qu’il y a donc « un intérêt à bien intégrer ses aides à la conduite mais sans déresponsabiliser le conducteur. »

Des Français pas vraiment prêts à lâcher le volant

Mais qu’en pensent les automobilistes? Déjà, 89% des Français sont bien convaincus que le véhicule autonome verra bien le jour, et dans les 10 ans pour 41% d’entre-eux, d’après un sondage réalisé par OpinionWay* pour cette étude de Dekra.

Une arrivée prochaine surtout anticipée par les jeunes de moins de 25 ans et les habitants d’une zone urbaine comme l’Ile-de-France.

« Cependant, plus des deux tiers des Français n’accordent pas leur confiance au véhicule autonome, avec une surreprésentation des femmes (75 %) et près des trois quarts des personnes de plus de 50 ans », met en avant ce sondage.

Pour expliquer cette défiance, l’étude évoque « un véritable scepticisme quant à l’efficacité réelle du véhicule autonome en matière de sécurité ». Autrement dit, pas certain que le robot fera mieux qu’un humain derrière le volant.

Autre enseignement, une crainte assez forte d’un risque en termes de cybersécurité: 83% des sondés voient la voiture autonome comme la cible potentielle d’attaques informatiques. Une perspective peu rassurante pour monter à bord d’un robotaxi.

Des recommandations pour une transition réussie

Dans cette période de transition vers la voiture 100% autonome, Dekra formule plusieurs recommandations pour réellement améliorer la sécurité routière. L’évolution récente des habitacles fait en effet la part belle aux écrans tactiles, mais avec parfois des problèmes d’ergonomie pour accéder à certaines fonctions, même les plus basiques.

Un test grandeur nature a en effet été réalisé sur un panel de 80 automobilistes, avec des commandes simples à activer sur une Volkswagen Golf de 2012 et la version 2022. Une dernière génération qui a été particulièrement critiquée pour son aménagement intérieur, avec des commandes pas forcément évidentes à appréhender. Résultat: près de 20 secondes en plus en moyenne pour activer un simple, mais bien essentiel, désembuage du pare-brise.

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Une expérience qui vise surtout à montrer la diversité des configurations d’intérieur proposées par les différentes marques. Ce qui ne pose pas de problème sur un véhicule qu’on utilise au quotidien -une fois qu’on a trouvé la commande de désembuage, a priori elle sera plus simple à activer les fois suivantes- mais qui pose plus de problème sur des voitures en location, dans des flottes d’entreprises ou en autopartage.

Par ailleurs, l’automobiliste doit aussi « être mieux formé et informé sur le fonctionnement et les limites des systèmes d’aide à la conduite » et il faudrait aussi « favoriser l’appropriation du fonctionnement des systèmes préalablement à la conduite », en particulier dans le cadre de ces véhicules partagés.

Enfin, Dekra insiste sur le fait que ces assistants ne sont pas infaillibles. Une autre expérience intéressante consistait à dérégler légèrement une caméra utilisée par exemple par un régulateur adaptatif et le freinage d’urgence. Suffisant pour perturber ces aides, sans pour autant que cela soit détecté par le système, qui doit avertir le conducteur en cas de fonction inopérante.

« Le bon fonctionnement des composants mécaniques et électroniques de la sécurité des véhicules doit être garanti tout au long de la vie du véhicule », conseille ainsi l’entreprise, qui souhaiterait aussi une notification obligatoire des accidents impliquant des systèmes d’assistance à la conduite. Ce n’est pas systématique actuellement et cela permettrait de détecter des failles potentiellement dangereuses.

*Sondage OpinionWay diligenté par DEKRA Automotive effectué les 18 et 19 octobre 2023 sur un échantillon de 1.008 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.

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