Attention si vous trouvez sur votre pare-brise ou dans votre boîte aux lettres une contravention, il peut s’agir d’une arnaque. Voici quelques moyens simples pour identifier le vrai du faux.
C’est un petit avis déposé sur le pare-brise qui peut déclencher un paiement un peu trop rapide. Et des escrocs l’ont bien compris. Depuis quelques mois, les faux PV de stationnement et contraventions se multiplient.
Vérifier l’adresse internet et le montant du FPS
« J’ai failli me faire avoir », raconte Clara à Actu Toulouse. La jeune femme s’était garée dans le centre-ville de la ville rose fin novembre et a retrouvé ce qui ressemblait fort à un PV de stationnement en reprenant son véhicule. Le message est assez clair, avec le logo de la République française, 35 euros à payer sous deux jours et un risque bien souligné de majoration de l’amende pouvant grimper à 135 euros.
Un QR code figure sur l’avis de contravention afin de la régler en ligne. C’est en le scannant le lendemain que Clara identifie que l’adresse web vers lequel il renvoie est suspecte, malgré son appellation de « Site officiel unique de télépaiement des amendes ».
Autre signe qui a mis la puce à l’oreille à Clara: un montant de 35 euros, qui ne correspond pas au montant officiel de l’amende à Toulouse, fixé à 30 euros. Un bon moyen de vérifier si le document que vous avez trouvé sur votre pare-brise est un vrai… ou un faux.
La formulation de la majoration est également suspecte: « Nous attirons votre attention sur le fait qu’une majoration de 135,00 euros sera ajoutée si le règlement n’est pas effectué dans les 2 jours ouvrés. Il est donc primordial de régulariser cette situation le plus rapidement. »
Sans date indiquée sur le ticket, il paraît étrange de faire mention d’un paiement « sous 2 jours ouvrés ». En général, la date et l’heure de verbalisation y figurent, avec le montant forfaitaire. Le montant minoré est précisé à part, avec la date et l’heure limites associées.
Le caractère insistant -« Il est primordial de régulariser cette situation le plus rapidement »- n’est pas non plus dans les habitudes de l’administration ou des sociétés privées à qui le contrôle du stationnement a été confié.
Une dématérialisation trop importante?
Point important: on ne parle d’ailleurs plus vraiment de PV pour l’amende de stationnement depuis la privatisation du contrôle en France en 2018. On retrouve ainsi désormais l’acronyme de FPS, pour « forfait post-stationnement ».
Avec, pour le contrevenant, une diversité de manière de payer qui peut créer une certaine confusion. En général, le ticket du FPS invite à régler son FPS sur le site de la société privée chargée du contrôle, par exemple Streeteo ou Effia, ou parfois sur une plateforme dédiée, comme ce site de la Ville de Paris. Une adresse internet figure sur l’avis, avec éventuellement un QR code pour y accéder plus facilement.
Il existe aussi un site du service public « stationnement.gouv.fr« , mais qui fonctionne uniquement avec les avis du paiement du forfait post-stationnement reçu à domicile. Ce qui est d’ailleurs de plus en plus souvent le cas puisqu’il n’est plus obligatoire de placer un ticket sur le véhicule verbalisé.
À Paris, par exemple, dans un premier temps, les fameuses « voitures flasheuses » indiquaient à des équipes sur le terrain les endroits où se trouvaient des véhicules en défaut de paiement. Mais depuis quelques années, les données sont transmises directement à l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) qui se charge d’envoyer un avis de paiement au domicile du propriétaire du véhicule.
Une dématérialisation excessive qui pourrait s’appliquer à l’ensemble des PV, ce que dénonce Alexandra Legendre, porte-parole de l’association de la Ligue de Défense des Conducteurs:
« Entre les mails informant d’une contravention qui, à tort ou à raison, ne sont pas pris au sérieux, et les arnaques au faux PV par SMS, les automobilistes ne sont pas à la fête depuis la généralisation de la dématérialisation des contraventions », écrit-elle dans Capital.
Son association a lancé une pétition en ligne, « Stop au scandale des PV dématérialisés », qui a dépassé les 180.000 signatures.
Attention aussi aux faux courriers
Fin octobre, la gendarmerie du Morbihan sensibilisait aussi à des faux avis de contravention reçus par des particuliers dans leur boîte aux lettres.
« Depuis ce week-end, plusieurs personnes du département ont relevé dans leur boîte aux lettres un courrier sous enveloppe non affranchie et vierge d’inscription, contenant un avis de contravention en leur nom pour une infraction au code de la route », écrivent les forces de l’ordre sur Facebook.
« L’enveloppe non affranchie et vierge d’inscription » doit déjà vous alerter sur le caractère suspect du courrier.
Mais les personnes visées peuvent toujours être étonnées par les informations qui figurent sur ce faux avis: « seules l’identité des personnes et l’immatriculation des véhicules ont été individualisées », précisent en effet les gendarmes.
En réalité, les escrocs personnalisent les avis à partir de données assez simples à trouver: le nom qui se trouve sur la boîte aux lettres et la plaque et marque du véhicule garé devant le domicile.
Comme pour le faux FPS, le document renvoie vers un site frauduleux pour le paiement.
Pour payer un avis de contravention d’une infraction hors stationnement: un seul site officiel en France: antai.gouv.fr, avec également des applications officielles sur iOS et Android.
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