Une étude publiée ce mardi 1er octobre démontre l’évolution conjointe des modes de communication de l’Homme et du chien. « Le binôme se rencontre à mi-chemin de leurs différences pour communiquer ensemble », écrivent les chercheurs.
« Comment des espèces aussi éloignées que le chien et l’humain peuvent-elles se comprendre? » C’est le questionnement auquel se sont attachés des chercheurs de l’Université de Genève, de l’Institut de l’audition et de l’Institut Pasteur. Les conclusions surprenantes de cette étude ont été publiées ce mardi 1er octobre, dans la revue scientifique Plos Biology.
Il en ressort que les deux espèces se sont « coadaptés pour pouvoir communiquer ensemble », certainement pour tirer un avantage mutuel de cette relation.
« Dans cette étude, les chercheurs ont mis en lumière l’adaptation des chiens et des humains pour permettre la communication au-delà des barrières de l’espèce. Changer de voix en parlant à son chien est un processus naturel et utile », peut-on lire dans un communiqué de presse dédié.
Une question de rythme d’élocution
Comme l’explique Eloïse Déaux, chercheuse en comportement animal et neuroscience à l’Université de Genève, les « vocalisations » des chiens sont plus lentes que celles des humains. Des différences qui s’expliquent par des distinctions anatomiques mais aussi cérébrales.
Mais lorsqu’un homme ou une femme s’adresse à un chien, son rythme diminue et se retrouve « à mi-chemin entre les deux ».
« Les humains ralentissent leurs élocutions lorsqu’ils s’adressent à leurs animaux de compagnie, c’est une modification qui les rapproche du rythme vocal typique du chien et qui pourrait faciliter la compréhension », relate la chercheuse.
Après étude des canidés domestiques, les chercheurs peuvent affirmer qu’un chien répondent mieux aux ordres lorsque le débit de ceux-ci est lent, et qu’ils sont également sensibles au propos, pas uniquement au ton.
« Notre étude démonte ainsi le mythe selon lequel le chien serait uniquement sensible à notre intonation (…) Pour qu’il comprenne ce que l’on dit, le contenu phonologique est important, mais contrairement à nous, la syllabe n’est pas la brique de base de leur compréhension », ajoute Eloïse Déaux.
D’autres pistes à étudier
L’adaptation mutuelle entre les chiens et les humains est-elle unique? Les chercheurs estiment qu’il serait intéressant d’observer les interactions entre l’Homme et d’autres bêtes domestiquées comme les vaches, les brebis ou les cochons.
Il pourrait être utile de vérifier s’ils ont développé une même faculté d’adaptation, et si l’Homme adapte là encore son débit de parole pour être plus intelligible.
« La comparaison avec d’autres canidés non domestiqués par l’humain, comme les loups, permettrait de savoir quelles capacités linguistiques du chien sont dues à sa génétique et lesquelles sont dues à sa socialisation », ajoutent les chercheurs. L’occasion de déterminer si le chien est le meilleur ami de l’homme, ou juste l’un d’entre eux.
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