Le groupe Ineos, connu pour ses activités de pétrochimie mais aussi pour ses 4×4 massifs annoncé mettre en pause le développement de son modèle électrique. Une décision qui tient du contexte politique et d’un marché encore insuffisamment porteur.
Le groupe Ineos du milliardaire britannique Jim Ratcliffe, présent surtout dans la pétrochimie mais aussi dans l’automobile avec un premier modèle lancé en 2022, a annoncé mercredi mettre en pause le développement du Fusilier, un 4×4 électrique, invoquant notamment des incertitudes politiques.
« Nous retardons le lancement du Ineos Fusilier » en raison de « la réticence des consommateurs à adopter les véhicules électriques et de l’incertitude du secteur sur les droits de douane, le calendrier (d’interdiction des véhicules thermiques, NDLR) et la fiscalité », selon un communiqué.
Avant les élections législatives
Cette annonce survient à la veille d’élections législatives au Royaume-Uni pour lesquelles le parti travailliste est donné largement vainqueur. Or ce dernier promet de rétablir l’interdiction de la vente des voitures neuves roulant à l’essence et au gazole au Royaume-Uni à partir de 2030, un objectif qui avait été récemment repoussé à 2035 par le gouvernement conservateur.
La production du Fusilier aurait dû démarrer en 2027 (une date déjà retardée par rapport au calendrier initial). Le groupe n’était pas en mesure de préciser mercredi la durée de ce nouveau retard.
Le projet « est en pause mais n’est catégoriquement pas abandonné », a assuré une porte-parole d’Ineos à l’AFP.
Le Fusilier sera aussi thermique
Ineos, qui avait signalé dès 2022 son intention de développer un véhicule électrique, avait dévoilé en février à Londres les lignes de son Fusilier, qui devait à l’origine être fabriqué dans son usine de Hambach, en France, mais sera finalement fabriqué en Autriche.
Il comptera une version dotée d’un petit moteur thermique pour augmenter son autonomie, qui, en vertu des règles actuelles, « serait interdite en Europe (continentale) et au Royaume-Uni en 2035, voire plus tôt au Royaume-Uni si les travaillistes étaient élus », s’est inquiété Ineos dans son communiqué. En tant que constructeur de petit volume, nous ne pouvons produire que des véhicules qui se vendront », argumente Ineos, qui demande « une clarté à long terme de la part des décideurs politiques ».
Le Fusilier doit être une version légèrement plus petite du 4×4 Grenadier, premier véhicule de la marque, qui roule quant à lui avec un moteur thermique. En mai, Ineos avait annoncé qu’il travaillait sur une version hydrogène de son 4×4 Grenadier, mais avait précisé qu’il était encore loin de la production en série, pointant notamment le manque d’infrastructures pour faire le plein, les coûts élevés pour isoler l’hydrogène sous forme pure et un manque de volonté politique.
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