Selon le point mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières, moins de 20% des nappes phréatiques présentaient des niveaux inférieurs aux normales au 1er juin.
Sous l’effet des pluies, la situation des nappes phréatiques françaises a continué de s’améliorer au mois de mai et présente un état globalement « très satisfaisant », à l’exception de quelques régions, laissant « entrevoir une période estivale moins difficile que l’an dernier », selon le point mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Au 1er juin, 70% des nappes de l’Hexagone présentent des niveaux au-dessus des normales, contre 65% un mois auparavant. Seuls 19% (contre 22%) restent à des niveaux inférieurs aux normales, note le BRGM dans un bulletin publié ce vendredi 14 juin.
« C’est une situation qui est très satisfaisante et qui est assez exceptionnelle », a salué Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM, lors d’une présentation à la presse.
« La situation est plus favorable que celle observée l’année dernière, en mai 2023, où 66% des niveaux se trouvaient sous les normales mensuelles », note le BRGM.
Seules les nappes des Pyrénées-Orientales et de Corse conservent des niveaux plus bas qu’en mai 2023, précise le BRGM.
Le printemps le plus pluvieux depuis 2008
Cet état « très satisfaisant sur une grande partie du territoire » est dû à une recharge « très excédentaire » de l’hiver 2023-2024 qui a perduré jusqu’en mai alors que la pluie a continué de tomber, alimentant les nappes traditionnellement en phase de vidange à cette époque où la végétation absorbe une grande partie des précipitations.
Selon Météo France, le printemps météorologique (mars-avril-mai) a été « le plus pluvieux depuis 2008 », « avec une anomalie de +45% » de précipitations, et mai a été le mois de mai le plus pluvieux depuis 2013. Le BRGM estime que le mois dernier est le quatrième mois de mai le plus humide pour les nappes depuis 30 ans (c’est-à-dire en niveau d’eau par rapport aux normales).
Les dernières pluies ont permis d’améliorer la situation de certaines nappes inertielles, dont le temps d’infiltration est plus long, notamment dans le couloir du Rhône et dans l’ouest et le sud du bassin parisien.
Sur les nappes plus réactives, la situation est « très satisfaisante », la plupart d’entre elles présentant des niveaux « modérément hauts à très hauts ». La recharge s’est poursuivie en mai sur les secteurs arrosés, de l’est du Languedoc au massif armoricain.
La situation s’est en revanche un peu dégradée sur les nappes des Alpes et de Provence. En Corse, les niveaux restent hétérogènes, proches ou au-dessus des normales à l’ouest mais « bas à très bas » sur le cap Corse et la partie orientale.
Le cas particulier des Pyrénées-Orientales
Le gros point noir concerne toujours l’Aude et surtout les Pyrénées-Orientales, dans les régions du massif des Corbières et de la plaine du Roussillon où les quelques précipitations tombées en avril puis mai « n’ont pas permis de compenser les déficits ».
« Dans la plaine du Roussillon, on a une absence de recharge depuis deux ans. Même s’il a plu tout début mai, ça eu un impact très, très limité sur ce secteur », note Violaine Bault.
« Ça a d’abord permis d’humidifier les sols, ça a permis à la végétation d’avoir un petit peu d’eau mais on a eu un impact très restreint sur ces nappes », selon la spécialiste.
Sur l’ensemble de la France, « la fin de la période de recharge devrait se généraliser en juin sauf si de nouveaux cumuls pluviométriques sont enregistrés », note le BRGM, qui estime toutefois que la situation actuelle « laisse présager des niveaux au-dessus des normales sur les prochaines semaines ».
Pour l’été, malgré des anticipations de températures plus élevées que les normales sur l’ensemble du territoire, le pays pourrait connaître « une période estivale moins difficile que l’an dernier » où deux tiers des départements étaient encore en alerte rouge sécheresse en octobre, prévoit l’organisme public. Il invite toutefois à la « vigilance » sur les niveaux de prélèvements dans les nappes et concernant les régions du Roussillon, de l’Aude et du nord de la Corse qui pourraient rester tendues sur l’approvisionnement en eau.
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