Le Groenland absorbe plus de méthane qu’il n’en émet, démontre une étude. Un phénomène toutefois insuffisant pour avoir un impact climatique dans l’Arctique.
Le Groenland absorbe plus de méthane, puissant gaz à effet de serre qui accélère le réchauffement climatique, qu’il n’en émet, selon une étude de l’université de Copenhague publiée dans la revue Nature Communications Earth & Environment.
« En moyenne et depuis 2000, les zones sèches de la partie libre de glace du Groenland ont consommé plus de 65.000 tonnes de méthane par an dans l’atmosphère, tandis que 9.000 tonnes de méthane ont été libérées chaque année de ses zones humides », a noté l’université dans un communiqué mercredi.
Ces résultats sont encourageants car le méthane, deuxième contributeur au réchauffement mondial après le CO2, est particulièrement néfaste pour l’environnement. Il est responsable d’environ 30% de la hausse des températures depuis la révolution industrielle, selon les Nations unies.
Zones sèches
Pour les chercheurs, le phénomène groenlandais « s’explique en partie par l’étendue des zones sèches du Groenland, où le méthane de l’atmosphère est consommé dans les couches supérieures du sol, et en partie par le fait que les zones sans glace du Groenland ne le sont que depuis la dernière période glaciaire ».
« Cela signifie qu’elles n’ont jamais stocké beaucoup de carbone, ce qui pourrait entraîner d’importantes émissions de méthane, comme on peut le mesurer ailleurs dans l’Arctique », a expliqué dans le communiqué le géologue Bo Elberling, qui a dirigé l’étude.
Au Groenland, l’absorption du méthane est rendue possible par un groupe unique de micro-organismes dans la couche supérieure du sol arctique, qui ingèrent le méthane qui pénètre dans le sol depuis l’atmosphère et le transforment en dioxyde de carbone dont l’effet est moins nocif pour le climat, est-il précisé.
« Bonne nouvelle pour le climat »
Considérées par l’équipe comme une « bonne nouvelle pour le climat », ces connaissances pourraient être utiles pour l’élaboration des modèles climatiques. Reste à savoir si ces résultats sont transposables au reste de l’Arctique, une région considérée comme « une bombe à retardement climatique »,
« La conclusion n’est pas que le Groenland aura un impact sur la quantité totale de méthane atmosphérique mondial ou qu’il sera déterminant pour les budgets de méthane dans l’Arctique », soulignent les chercheurs.
« L’absorption de méthane au Groenland est simplement trop faible par rapport à d’autres sources de méthane connues » telles que la Sibérie, précisent-ils.
Le méthane perdure 12 ans dans l’atmosphère, contre des siècles pour le dioxyde de carbone, mais il a un effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2.
Il est notamment relâché dans l’atmosphère avec le dégel du permafrost (ou pergélisol) en Arctique, alimentant à son tour un réchauffement accru, et donc la poursuite du dégel.
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