Alors que les ventes de véhicules directement compatibles avec le superéthanol (ou E85) ont été divisées par près de 3 par rapport à l’an dernier, les modèles qui peuvent rouler au GPL progressent eux de 40% depuis le début de l’année.
Le 100% électrique et l’hybride représentent les alternatives les plus plébiscitées par les Français pour tourner le dos, intégralement ou en partie, aux carburants traditionnels dont les prix flambent ces derniers temps.
Ces deux motorisations se retrouvent en effet juste derrière l’essence (37,2% des ventes de véhicules neufs en Fance de janvier), avec un tiers des acheteurs de voitures neuves qui se tournent vers des modèles hybrides (de tous types) depuis le début de l’année, et 16% vers du 100% électrique. Loin devant le Diesel, passé sous les 10%.
Le GPL neuf en hausse de 40%
Plus confidentielles, mais avec un succès notable depuis quelques années, les motorisations GPL restent bien loin de ces parts de marché, avec 3,2% des ventes en 2023. Mais les plus de 53.000 unités livrées représentent une hausse de près de 40% par rapport à l’an dernier sur la même période.
Parmi les raisons de ce succès: des véhicules compatibles parmi les plus populaires du marché. La Renault Clio, numéro un des ventes toutes motorisations confondues, et la gamme GPL « Eco-G » de Dacia: Sandero, Jogger et Duster. Des modèles abordables: la Sandero en bicarburation essence-GPL 100 chevaux démarre à 14.150 euros, soit 2.160 de plus que la version essence en SCe 65 chevaux.
Autre argument, peut-être le plus important au quotidien: le prix du carburant, à moins d’un euro le litre. « Le carburant permet de réduire son budget carburant de plus de 35% comparé à l’essence et gazole (même si ce carburant entraine une hausse de consommation du moteur, de l’ordre de moins de 20% », note dans un communiqué France Gaz Liquides, l’organisation professionnelle qui représente la filière des gaz et biogaz liquides.
L’E85 séduit moins
Un prix moins élevé à la pompe, c’est aussi le cas de l’E85, un peu plus cher que le GPL (1 euro le litre au dernier relevé, contre 0,97 pour le GPL) avec un niveau de surconsommation proche.
Les ventes de modèles neufs directement compatible avec l’E85 (et qui peuvent aussi rouler à l’essence), proposés par Ford et Jaguar Land Rover, se retrouvent quasiment divisés par 3 depuis le début de l’année, à 3721 unités.
L’installation des boitiers de conversion reste pourtant assez dynamique, d’après un professionnel du secteur:
« Malgré une certaine acceptation en 2023 de payer l’essence encore très cher et souvent proche des 2 euros le litre comme cela est le cas depuis mars 2022 maintenant, plus de 3.200 automobilistes ont encore fait le choix malin en 2023 de convertir leur véhicule au E85 avec notre boîtier pour préserver leur pouvoir d’achat », explique Alexis Landrieu directeur général de Biomotors.
Il met aussi en avant les aides qui existent pour convertir un véhicule à l’E85:
« Grâce aux aides de plusieurs régions allant jusqu’à 500 euros, la possibilité d’exonérer le prix de sa carte grise lors de l’acquisition et des offres de financements avantageuses proposées par plus de 850 installateurs que compte le réseau de Biomotors, pour beaucoup convertir son véhicule en E85 ne représente aucun investissement. »
En occasion, préférence pour l’hybride… ou le Diesel
Un phénomène des carburants alternatifs qu’on retrouve aussi sur l’occasion, avec des ventes de modèles roulant au gaz (GPL ou GNC) en hausse de 18% à 23.672 unités depuis le début de l’année, d’après les chiffres du marché fournis par Autoscout24. Mais, la part de marché reste encore plus faible que sur le neuf, à 0,5%, comme pour les modèles d’occasion compatibles avec l’E85.
« Malgré le net gain à la pompe, ces carburants alternatifs restent marginaux sur le marché de l’occasion. Etant donné la forte augmentation des prix des véhicules essence ces dernières années qui sert de base à ces alternatives, l’intérêt économique de ces carburants est probablement faible par rapport aux offres Diesel présentes en nombre sur le marché », explique Vincent Hancart, directeur général d’Autoscout24 France.
Si on regarde les chiffres, le marché de l’occasion a en effet tendance à se polariser vers deux types de modèles: « une voiture récente chère essence (ou hybride) et une voiture plus abordable, âgée et principalement Diesel », ajoute-t-il.
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