À la suite d’un nouveau rapport, publié ce vendredi 3 novembre, les associations écologistes attestent que les baisses d’émissions carbones ne sont pas le résultat des actions climatiques mises en place par le gouvernement.
« L’État entretient l’illusion d’une action [climatique] suffisante ». C’est le constat que dresse le collectif L’Affaire du siècle à l’issue du rapport publié ce vendredi 3 novembre par les experts de l’association Eclaircies.
Le collectif, qui réunit Greenpeace France, Notre affaire à tous et Oxfam France, avait déjà demandé à l’État, en juin dernier, une astreinte de 1,1 milliard d’euros, estimant qu’il n’avait toujours pas agi contre le réchauffement climatique.
Au moyen de ce nouveau rapport, le collectif vient étoffer les deux recours déjà déposés devant le tribunal administratif de Paris.
Une « illusion » entretenue par l’État
À partir des données produites par le CITEPA (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique), le rapport interroge la pertinence des mesures mises en place par l’État pour limiter les émissions carbones.
Selon les résultats de l’étude, les baisses des émissions constatées en 2022 « ne sont pas imputables à une action de l’État », mais sont le résultat « de phénomènes conjoncturels ».
Parmi eux, « la douceur des températures automnales et la hausse des prix de l’énergie (depuis la guerre en Ukraine), qui a réduit l’activité économique et la consommation des ménages », indique l’Affaire du siècle.
92 % des émissions en baisse pour l’année 2022 dans le secteur de l’industrie manufacturière et 66 % dans du bâtiment seraient concernées par ces facteurs conjoncturels.
L’État « n’agit toujours pas »
Au contraire, le collectif reproche à l’État de ne toujours pas agir, estimant que sa réponse « reste faible et inadaptée ».
Le rapport réalisé par le collectif Éclaircies affirme en réalité que les émissions de la France seraient même « en hausse entre 2021 et 2022 », si on ne prend pas en compte la baisse conjoncturelle induite par les températures douces, la crise énergétique et l’inflation.
« L’État n’a pas du tout respecté ses engagements », dénonce L’Affaire du siècle.
« Et sur la période 2019-2022, ce sont entre 83 millions de tonnes en équivalent CO2 (MtCO2eq) et 92 MtCO2eq qui n’ont pas fait l’objet d’une absorption par les puits de carbone générant un nouveau surplus d’émissions », ajoute le collectif.
En 2021, L’Affaire du siècle était déjà parvenu à faire condamner l’État pour inaction climatique, ordonnant que soient compensées les 15 millions de tonnes d’équivalent CO2 (MtCO2e) émis en trop par rapport aux objectifs de la France en 2015-2018.
« Nous ne baissons pas les bras et continuons, grâce à votre aide, à contribuer au travail de recherche et aux batailles judiciaires pour permettre à la France de rester sur une trajectoire alignée avec l’Accord de Paris », déclare le collectif.
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