L’Union européenne accuse Pékin d’avoir illégalement favorisé ses constructeurs. Elle a imposé jeudi à titre conservatoire jusqu’à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de ces voitures
Le constructeur automobile chinois SAIC, géant étatique particulièrement visé par les nouvelles surtaxes de l’UE sur les véhicules électriques en provenance de Chine, a exigé vendredi d’être entendu par la Commission européenne à ce sujet.
L’Union européenne (UE) a imposé jeudi à titre conservatoire jusqu’à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de ces voitures, avant une décision définitive en novembre. Elle accuse Pékin d’avoir illégalement favorisé ses constructeurs.
A l’issue d’une enquête antisubventions entamée en octobre, Bruxelles avait annoncé ces surtaxes le 12 juin, tout en lançant des discussions avec Pékin pour tenter de résoudre le problème et désamorcer les risques de guerre commerciale. Grande entreprise étatique basée à Shanghai, SAIC est particulièrement touchée car elle se dit visée par des droits de douane de l’ordre de 37,6%.
« Afin de protéger efficacement ses droits et intérêts légitimes, tout comme les intérêts de ses clients à l’étranger, SAIC Motor va officiellement exiger de la Commission européenne qu’elle tienne une audience » au sujet de ces surtaxes, a indiqué vendredi le constructeur dans un communiqué.
Une fenêtre de dialogue
Il accuse la Commission européenne d’avoir outrepassé les limites de son enquête en exigeant des informations commercialement sensibles comme par exemple des formules chimiques liées aux batteries. Le constructeur chinois lui reproche également d’avoir fait des « erreurs de calcul » et d’avoir « ignoré certaines » informations présentées par l’entreprise pour sa défense.
« SAIC s’oppose à l’établissement de barrières commerciales artificielles pour les véhicules à énergies nouvelles et appelle à un ordre de marché fondé sur une concurrence loyale », indique-t-il dans son communiqué.
« Ce n’est que par le biais d’un dialogue et d’une coopération ouverts que la Chine et l’UE pourront (…) construire ensemble une économie mondiale verte et à faibles émissions de carbone. »
La Commission européenne a désormais quatre mois pour décider de surtaxes définitives, ce qui laisse ouverte une fenêtre de dialogue. Ces droits définitifs, qui devront être avalisés par les Vingt-Sept, seraient valables cinq ans.
Si la France et l’Espagne poussaient activement pour des mesures proportionnées, l’Allemagne, très engagée en Chine, bataillait au contraire avec la Suède et la Hongrie pour éviter des sanctions, craignant des représailles de Pékin. La Chine a menacé à plusieurs reprises de prendre des mesures de rétorsion.
Une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a encore affirmé vendredi lors d’un point presse régulier que Pékin prendra « les mesures nécessaires » pour sauvegarder ses intérêts.
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