Une tribune signée par 700 soignants dénonce ce jeudi 28 mars un « déni des connaissances scientifiques » sur les pesticides concernant les décisions prises par l’exécutif pour répondre à la colère des agriculteurs.
Des médecins inquiets. Plus de 700 professionnels de santé, de l’association Alerte des médecins sur les pesticides, ont signé une tribune parue ce jeudi 28 mars sur le site de l’ONG Générations futures dans laquelle ils s’indignent d’un « déni des connaissances scientifiques dans les décisions gouvernementales en réponse à la crise agricole« .
« L’effondrement de la biodiversité et les impacts sanitaires peuvent attendre! Mais est-ce vraiment ce que demande l’ensemble des agriculteurs; que les effets sur la biodiversité passent en pertes et profit? », déplorent les soignants, alors que se déroule la semaine pour les alternatives aux pesticides.
Concrètement, les soignants s’inquiètent notamment de la « mise en ‘pause’ du plan Écophyto et la tentative de muselage de l’Anses (Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale ndlr) » en février dernier, alors que de nombreux agriculteurs faisaient entendre leur colère au moyen de barrages routiers.
Des décisions « irresponsables » du gouvernement
« Les signataires estiment que ces décisions sont irresponsables compte tenu des preuves scientifiques sur les impacts des pesticides sur la biodiversité et la santé humaine », clament-ils.
« Les impacts sur la biodiversité et sur la santé humaine, établis de manière collective, selon des règles rigoureuses, avec discussion du niveau de présomption, sont des faits scientifiques pas des opinions », rappellent les soignants.
Les 700 signataires déplorent par ailleurs le choix fait par le gouvernement de « calmer la colère agricole en satisfaisant les revendications de deux syndicats qui font de la surenchère sur fond d’élections aux chambres d’agriculture en fin d’année ».
« Les crises agricoles sont réelles, profondes, traduisent un malaise social largement compréhensible, mais exigent des réponses qui ne soient pas construites sur une négation de la réalité », soutiennent-ils ensuite.
Des mesures concrètes réclamées
Auprès du journal Ouest France, le président du collectif, aussi médecin, Pierre-Michel Périnaud explique avoir voulu lancer avec cette tribune « un appel d’indignation, mais aussi un appel à la mobilisation ».
Le professionnel de santé dit vouloir construire « une politique sanitaire avec les acteurs de la société et du monde agricole ».
Ce travail en commun doit aussi passer par des mesures concrètes. Les signataires demandent, entre autres, qu’un panier d’alimentation bio soit fourni aux femmes enceintes pendant toute la durée de leur grossesse, l’obligation pour la restauration collective de fournir au moins 20% d’alimentation bio et 50% locale ou encore une meilleure information aux consommateurs sur les perturbateurs endocriniens dans l’alimentation.
En réponse à la crise agricole, le gouvernement a annoncé le 1er février dernier la mise sur « pause » du plan Écophyto sur la réduction des pesticides. Une version définitive de ce plan doit être présentée début avril.
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