Entre le 1er mai et le 31 août, la Société Protectrice des Animaux a recueilli 16.498 individus abandonnés, soit une augmentation de 2,4% par rapport à l’année 2022.
Une année noire pour la SPA. Dans un communiqué diffusé au début de ce mois de septembre, la Société Protectrice des Animaux alerte sur un bilan estival « catastrophique » en ce qui concerne l’abandon d’animaux. Dans le détail, l’association souligne qu’entre le 1er mai et le 31 août, ses 63 refuges et Maisons SPA ont pris en charge 11.564 chats, 4054 chiens, 844 NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie, ndlr) et 36 équidés pour un total de 16.498 individus abandonnés, un record.
Toujours au rayon des statistiques peu réjouissantes, le communiqué indique que ce chiffre a augmenté 2,4 % par rapport à l’été 2022 tandis que les adoptions ont pour leur part diminué de 5,2% sur la même période.
L’inflation pointée du doigt
L’augmentation des abandons conjugué à la baisse des adoptions a une conséquence très directe sur le quotidien des bénévoles de la SPA: les refuges gérés par l’association se retrouvent surchargés. « Nous avons actuellement 7994 animaux présents sur l’ensemble de nos sites », indique d’ailleurs le communiqué.
« Il faut savoir qu’on a à peu près une dizaine de mails d’abandons d’animaux par jour au refuge, et je n’ai pas dix places disponibles par jour », racontait à BFMTV, au cœur de l’été, Fabien, agent animalier au refuge SPA de Gennevilliers.
Dans les refuges SPA, les coupables de cette augmentation des abandons sont tout trouvés: l’inflation et la situation économique morose. « Les gens font un choix entre partir en vacances, acheter de la nourriture, et avoir un chien à la maison. Ils savent très bien que le chien a un coût, nous, on le ressent », expliquait une autre bénévole.
Inversion des rôles
Si le gouvernement, sous la houlette ministre des Transports Clément Beaune, a bien tenté d’inverser la tendance avec la campagne Stop Abandons, notamment relayée sur les réseaux sociaux, la SPA a pour sa part souhaité frapper fort avec une campagne-choc nommée « Humain perdu » pour cette rentrée.
Elle reprend, en les inversant, les codes des affichettes souvent placardées dans les rues pour signaler la disparition d’un animal. Perdu: John, mâle de 43 ans, yeux marron, moustachu et légèrement dégarni. Sa photo est sur l’affiche. « Je m’appelle Pongo et je suis inquiet : mon humain a disparu (…) il s’est certainement perdu peu après m’avoir attaché à un arbre. »
La campagne comprend cinq autres affiches aussi surprenantes figurant des chiens et des chats qui prennent la parole pour décrire leurs propriétaires qu’ils espèrent naïvement retrouver grâce à ces annonces placardées dans les rues.
Un rappel des faits y évoque le motif de l’abandon : des frais vétérinaires trop élevés, des allergies, un animal vieillissant, un déménagement, un chien aux besoins particuliers non pris en compte qui finit par faire des dégâts, un départ en vacances…
« Autant de situations traumatisantes relevées au quotidien par les équipes des refuges pour sauver ces animaux de l’irresponsabilité de leurs maîtres », s’indigne la SPA.
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