la saison 2023-2024 déjà "excédentaire" en France après deux années dans le rouge

Entre octobre et mars, la pluie est tombée en quantité en France. Les précipitations ont en moyenne été au dessus des normales, hormis dans le Languedoc-Roussillon où la sécheresse reste alarmante.

Une bonne nouvelle pour les sols français. Ce n’est pas qu’une impression: la pluie a bel et bien été présente ces six derniers mois en France, et plus que d’habitude. En moyenne en France, les précipitations ont été 1,4 et 1,5 fois plus importantes que la normale en octobre et novembre dernier, note Météo France.

Si en décembre et janvier, la situation a été relativement habituelle, rebelote au mois de février avec des pluies atteignant en moyenne 1.5 fois la normale. Ces précipitations ont été accompagnées de grisaille: 64% des stations de Météo France ont battu leur record du plus faible ensoleillement pour un mois de février depuis le début des relevés en 1991.

Résultat: « la saison de recharge 2023-2024 s’annonce d’ores et déjà excédentaire en moyenne sur la France », constate l’agence météorologique. Et ce, après deux années où les saisons ont été déficitaires, de 20% pour la saison 2021-2022 et de 10% pour 2022-2023.

La saison de recharge, allant du mois de septembre à mars, « est la période pendant laquelle les stocks d’eau peuvent se reconstituer ». Elle se matérialise par une humidification des sols, des débits de rivières en hausse, un manteau neigeux qui se reconstitue ou encore des nappes phréatiques qui se remplissent.

Les nappes atteignent d’ailleurs des niveaux « modérément haut », « haut » voire « très haut » pour 59% d’entre elles au 21 mars 2024 d’après les données du site Info-sécheresse.fr.

« C’est une bonne nouvelle que les nappes soient remplies car cela va nous permettre de tenir », expliquait Emma Haziza, hydrologue et experte en gestion des risques d’inondations sur le plateau de BFMTV au début du mois.

Tout en prévenant qu' »il ne faut jamais être totalement confiant », elle ajoutait: « là, on va arriver à la mi-mars, une période de vidange des nappes car la végétation récupère l’eau. Pour créer le printemps, il faut puiser dans les nappes ».

Une inégalité sur le territoire

Toutefois, comme cela se perçoit avec les nappes –un tiers du pays reste en dessous des niveaux normaux-, les précipitations ne sont pas tombées de manière équitable sur le territoire.

La Nouvelle-Aquitaine et le Nord-Pas-de-Calais « enregistrent actuellement leur seconde saison de recharge la plus pluvieuse depuis 1959 », constate Météo France. « Avec des cumuls respectivement de 870 millimètres (plus 50 % par rapport à la normale) et 700 mm (plus 45 %). »

Entre le 1er septembre 2023 et le 18 mars 2024, des cumuls de précipitations notables ont été relevés à Biarritz, dans les Pyrénées-Atlantiques, avec 1.370 mm, à Brennilis dans le Finistère avec 1.376,5 mm ou encore à Bainghen dans le Pas-de-Calais avec 1.207,3 mm.

Le Languedoc-Roussillon a en revanche totalement été délaissé par les pluies. Avec 450 mm de cumul enregistré en moyenne, le déficit est de 25%. La situation est encore pire à une échelle plus locale, dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Depuis le 1er septembre, seulement 228 mm et 290 mm ont respectivement été enregistrés.

« Sur le département des Pyrénées-Orientales, depuis janvier 2022, 22 mois ont été déficitaires en précipitations contre 5 mois proches des normales ou excédentaires, s’inquiète Météo France notant « un niveau record de sécheresse pour la saison ».

Avant d’ajouter: « Tout au long de la saison de recharge, les sols se sont maintenus à un niveau digne d’un plein milieu d’été en moyenne sur le département ». Et les quelques précipitations à la fin du mois de février ont été largement insuffisantes « pour permettre un retour à la normale ».

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