Alors que le président émirati a proposé à la COP28 un compromis sur la réduction des énergies fossiles dans le monde, de nombreux pays, ONG et institutions internationales ont appelé à aller encore plus loin, afin de se rapprocher de la « sortie » du pétrole.
L’Union européenne et la France ont jugé ce lundi 11 décembre le projet d’accord présenté par la présidence émiratie de la COP28 « insuffisant », appelant à renforcer l’ambition pour sortir des énergies fossiles.
« Ce texte, il est insuffisant, insuffisant. Il y a des éléments qui ne sont pas acceptables en l’état », a déclaré la ministre française Agnès Pannier-Runacher à Dubaï.
Quelques minutes plus tard, la ministre espagnole Teresa Ribera, représentant l’Union européenne, a également jugé le texte « clairement insuffisant ». De leur côté, les États-Unis ont appelé à « renforcer fortement » le projet d’accord.
Un compromis mais pas d’appel clair
Le président émirati de la 28e conférence de l’ONU sur le climat a proposé lundi une voie médiane pour la réduction des énergies fossiles dans le monde, à la grande déception de certains pays et des ONG qui attendaient un appel clair à la « sortie » du pétrole, du gaz et du charbon responsables du réchauffement planétaire.
Le nouveau texte appelle à la « réduction à la fois de la consommation et de la production des énergies fossiles d’une manière juste, ordonnée et équitable, de façon à atteindre zéro net (neutralité carbone, NDLR) d’ici, avant ou autour de 2050, comme préconisé par la science ».
Mais il ne mentionne plus le mot de « sortie » des énergies fossiles. Et il inclut désormais tout un menu de voeux du camp des pays producteurs ou exportateurs de pétrole, comme la mention des technologies balbutiantes de captage et de stockage du carbone, exigées par eux pour continuer à pomper des hydrocarbures.
Sur le charbon, le texte appelle à « réduire rapidement le charbon sans captage de carbone » mais aussi à des « limites sur les permis accordés pour de nouvelles centrales au charbon » sans captage de CO2, ce qui constitue en fait un recul par rapport à la COP de Glasgow il y a deux ans, où aucun blanc seing n’avait été accordé pour de nouvelles centrales.
Un paragraphe de ce texte de 21 pages cite aussi les technologies « à basses émissions », dont le nucléaire, le captage de carbone et l’hydrogène « bas carbone », « afin d’améliorer les efforts pour remplacer les énergies fossiles sans captage (unabated) dans les systèmes énergétiques ».
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