Dans l’hémisphère sud, l’hiver arrivera formellement à son terme le 22 septembre. Pourtant, des pays comme le Brésil souffrent d’un dôme de chaleur et connaissent déjà des températures loin d’être hivernales.
L’Amérique du Sud a chaud. Officiellement, dans l’hémisphère sud, l’hiver prendra fin le 22 septembre, pour entrer dans le printemps, là où le Nord basculera dans l’automne. Pourtant, du côté des températures, le Brésil, le Paraguay et une portion de l’Argentine sont loin de connaître des valeurs normales.
« 40 à 46°C attendus sur une surface deux fois plus grande que la France. C’est 20°C au-dessus des normes sur le Paraguay et le nord de l’Argentine », relève sur X le spécialiste du climat Serge Zaka.
Une estimation toutefois jugée un peu trop haute par le prévisionniste de Météo-France Etienne Kapikian, qui, lui, observe davantage une variation de l’ordre de 10 à 15°C. « Nous sommes sous les Tropiques, la notion d’hiver est à fortement relativiser », nuance-t-il sur X, sans remettre en cause « le caractère exceptionnel de cet épisode ».
Un climat différent
Vu de la France, il peut être difficile de bien jauger l’importance de ces variations. Toutes proportions gardées, cela reviendrait à connaître en France 40°C fin septembre. Il faut cependant noter qu’un pays aussi vaste que le Brésil, par exemple, connaît différents climats plus ou moins secs et chauds du nord au sud.
Mais comment expliquer cette anomalie? Comme le souligne le média The Brazilian Report, la région est actuellement surplombée par un dôme de chaleur. Il s’agit d’une masse d’air chaud qui reste concentrée sur une zone en raison d’une forte pression atmosphérique. Le résultat, une zone mise sous cloche qui étouffe, comme avec le couvercle d’une casserole.
Cet hiver caniculaire vient clore une année de tous les records. De fortes chaleurs, des sécheresses et un cyclone ont mis à mal la vie des Sud-Américains. Ils pourraient d’ailleurs connaître un deuxième revers sur le plan économique car les récents événements menacent les productions agricoles exportées en masse comme l’avocat du Pérou ou le café Brésilien.
La faute d’El Niño?
Selon une agence météo brésilienne, Metsul Meteorologie, la chaleur pourrait « atteindre des niveaux historiques » dans la capitale São Paulo, forçant les autorités à mettre à l’abri les populations les plus vulnérables. Cet hiver particulièrement intense est très probablement lié à la réapparition du phénomène El Niño.
Celui-ci se traduit par un réchauffement d’une partie de l’océan, puis d’une élévation des températures mondiales, tout en augmentant le risque d’événements climatiques extrêmes. Son impact est particulièrement fort dans le Pacifique tropical, comme l’avait expliqué Jérôme Vialard, océanographe, climatologue et directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement.
Pourtant, hors de ces épisodes exceptionnels, les données fournies par l’agence météorologique brésilienne permettent de constater une forte hausse des températures mesurées l’hiver entre 1931 et 2020.
« À l’avenir, les hivers seront probablement de plus en plus chauds », a expliqué à l’AFP Fabio Luiz Teixeira, professeur en sciences atmosphériques à l’Université de São Paulo.
Qu’il s’agisse de la hausse graduelle des températures, ou de la répétition des événements extrêmes, le consensus scientifique pointe le dérèglement climatique d’incidence humaine.
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