En 1998, l’usine d’Hambach démarrait la production de la micro-citadine produite à plus de 1,5 million d’exemplaires. Le dernier exemplaire marque la fin de l’assemblage en Europe pour la marque Smart, qui se relance depuis de nouvelles bases en Chine.
C’est une page importante qui s’est tournée à l’usine d’Hambach en Moselle. La dernière Smart Fortwo est sortie des chaînes de montage fin mars, le jeudi 28 mars. La fin de près de 30 ans d’histoire automobile, comme le retrace un dossier spécial du Républicain Lorrain.
Du choix du site à la première génération de Smart
C’est en effet en 1994 que ce site de Moselle est choisi par la marque nouvellement créée à l’initiative de Mercedes-Benz et du groupe horloger suisse Swatch autour de ce concept de micro-citadine à deux places.
L’usine est inaugurée par le président Jacques Chirac et le chancelier Helmut Kohl le 27 octobre 1997, quelques mois avant le démarrage de la production: la première Smart de série sort de l’usine le 1er juillet 1998.
Avec un positionnement plutôt haut de gamme, la Smart de série s’éloigne finalement un peu trop du concept de « Swatchmobile » abordable souhaité par le patron de Swatch Nicolas Hayek. Sa société se retire du projet dès novembre 1998.
Vendu à l’origine avec un petit moteur essence 3 cylindres turbo de 599 cm3 (45, 52 ou 61 chevaux), ce premier modèle, la « Smart City Coupé », sera proposé en diesel à partir de 2000.
La variante cabriolet apparaît la même année, avant la très osée version Crossblade, limitée à 2.000 exemplaires. Sans pare-brise, il faut porter un casque ou des lunettes spéciales pour la conduire.
On peut aussi citer le Smart Roadster, produit à 43.000 exemplaires tout de même. Un véhicule sportif assemblé sur la même base que la petite « City Coupé ».
Deux autres générations à partir de 2007
En 2007, une deuxième génération est lancée. Elle gagne 20 centimètres en longueur pour s’approcher des 2,70 mètres: de quoi profiter d’un coffre de 380 litres, mais plus possible de se garer perpendiculairement aux trottoirs. Une caractéristique appréciée sur la première génération et qu’on retrouve aujourd’hui sur les petites « sans permis » comme les Citroën Ami ou Fiat Topolino.
À partir de 2014, sort la troisième génération de la Smart « Fortwo », sa dénomination depuis l’apparition d’une « Forfour » (4 places et 5 portes) entre 2004 et 2006, puis entre 2014 et 2021. Ces deux variantes partagent la même base technique que la Renault Twingo III, ce qui lui permet aussi de conserver une version 100% électrique en récupérant le moteur de la Zoé. Des déclinaisons « zéro émission » de la Fortwo étaient déjà proposées depuis 2009 à une échelle limitée, puis à partir de 2012 au grand public.
Après un restylage opéré en 2019, seule cette version EQ (le label électrique chez Mercedes) reste commercialisée, jusqu’à ce dernier exemplaire produit en mars 2024.
Une usine convertie au 4×4
Si pendant un temps, Mercedes avait annoncé son intention de produire une berline électrique à Hambach, le site est finalement revendu au britannique Ineos en 2020.
Changement de style assez radical: depuis début 2022, ce sont d’imposants 4×4 Grenadier, essence ou Diesel, qui sortent de l’usine d’Hambach.
Smart de son côté a démarré une nouvelle page de son histoire en Chine. Depuis 2022, la marque appartient à une coentreprise entre Mercedes-Benz Group et le géant chinois Geely. Le premier modèle de ce nouveau Smart est un SUV 100% électrique, le #1, commercialisé en Europe depuis l’an dernier.
Avec une déclinaison SUV coupé, le #3, lancé cette année, il n’est pas certain que Smart relance un jour la production d’une micro-citadine.
L’usine d’Hambach va de son côté conserver les machines qui servaient à assembler la Smart Fortwo, de quoi potentiellement répondre aux attentes de ces constructeurs chinois qui voudraient assembler un véhicule directement en Europe.
« Beaucoup de constructeurs chinois tentent de s’implanter en Europe. Il y a eu à un moment une rumeur par rapport à MG, mais ce n’était qu’une rumeur », réagit le directeur de l’usine Philippe Steyer dans le dossier du Républicain Lorrain.
Un deuxième modèle d’Ineos serait également envisagé à partir de 2026-2027 pour alimenter la production du site qui compte actuellement 310 salariés.
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