Le président américain a atterri ce dimanche 17 novembre à Manaus. Au cours de sa visite, Joe Biden devrait survoler la forêt, visiter un musée et rencontrer des populations indigènes.
À quelques mois du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, qui inquiète pour la future politique climatique des États-Unis, le déplacement est hautement symbolique. Joe Biden est arrivé ce dimanche 17 novembre à Manaus pour une visite historique en Amazonie, la première d’un président américain en exercice.
Le président de 81 ans a atterri dans cette ville du Brésil située au coeur de la plus grande forêt tropicale de la planète, a constaté un correspondant de l’AFP.
Quelques heures avant son arrivée, la Maison Blanche a annoncé que les États-Unis avaient atteint en 2024 leur engagement de porter à onze milliards de dollars leur aide bilatérale pour la lutte contre le changement climatique, devenant ainsi « le plus grand bailleur bilatéral du monde en matière de finance climatique ».
Une annonce symbolique, au moment où les participants à la conférence sur le climat COP29 à Bakou se disputent sur qui doit financer la lutte contre le changement climatique.
Un doublement de la contribution au Fonds Amazonie
« Aucun État ne devrait se vanter d’être le plus grand bailleur bilatéral. C’est la contribution totale en matière de financement climat qui compte et les États-Unis n’ont jamais atteint leur ‘juste part' », nuance Friederike Röder, spécialiste en finance climatique de l’ONG Global Citizen.
Washington est critiqué pour préférer l’aide bilatérale au financement des fonds multilatéraux cogérés par les pays en développement. Et l’Union européenne demeure le plus grand contributeur mondial au financement climatique.
Selon la Maison Blanche, Biden va aussi annoncer à Manaus un doublement, à cent millions de dollars, de la contribution américaine au Fonds Amazonie, fonds international pour la protection de cette forêt.
Sa visite, entre un sommet Asie-Pacifique à Lima et une réunion des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro, souligne son engagement « à lutter contre le changement climatique », qui « est à l’évidence l’une des causes qui définissent la présidence » Biden, avait expliqué mercredi le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.
Le président américain va survoler la forêt et visiter un musée avant de parler aux médias. Il rencontrera également des indigènes et des responsables locaux qui travaillent à protéger l’Amazonie.
La forêt amazonienne, qui s’étend à travers neuf pays, joue un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique grâce à sa capacité d’absorption du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre. C’est aussi l’une des zones les plus vulnérables au changement climatique et à la dégradation de l’environnement.
Une rencontre avec Lula la semaine prochaine
Et alors qu’elle est d’ordinaire l’une des régions les plus humides au monde, elle a été ravagée cette année par ses pires incendies depuis deux décennies du fait de la grave sécheresse qui frappe toute l’Amérique du Sud, d’après l’observatoire européen Copernicus.
La déforestation lui a par ailleurs fait perdre en quatre décennies une superficie équivalant à peu près à celle combinée de l’Allemagne et de la France, évaluait une étude récente du Réseau amazonien d’information socio-environnementale et géographique (RAISG), un collectif de chercheurs et d’ONG.
Joe Biden rencontrera la semaine prochaine à Rio, pendant la réunion du G20, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui a fait de la protection de la forêt l’une de ses priorités et s’est notamment engagé à réduire à zéro la déforestation illégale de l’Amazonie au Brésil d’ici 2030. Avec un certain succès: la déforestation en Amazonie brésilienne a chuté de plus de 30% sur un an d’août 2023 à juillet 2024, au plus bas en neuf ans.
Cliquez ici pour lire l’article depuis sa source.