INFOGRAPHIES. Les fortes pluies des tempêtes ont-elles permis de recharger les nappes phréatiques?

Grâce aux fortes précipitations qui se sont abattues sur la France depuis la mi-octobre, l’hexagone a terminé le mois avec un excédent pluviométrique proche de 40%. Un phénomène météorologique inattendu qui pourrait avoir une incidence sur la recharge des nappes phréatiques.

Du jamais vu en 65 ans. Si la première quinzaine du mois d’octobre fut la plus chaude et sèche jamais observée en France avec un déficit pluviométrique de 90%, la donne s’est complètement inversée sur la seconde partie du mois.

À la faveur de fortes précipitations, « l’Hexagone termine le mois d’octobre avec un excédent pluviométrique de près de 40% par rapport à la période de référence 1991-2020 », comme le rapporte Météo France à BFMTV.com.

Un mois d’octobre à deux vitesses

Les services de l’organisme français de météorologie ont ainsi enregistré un cumul de 124.8 mm de pluie agrégées sur 15 jours glissants en France, au 31 octobre. Preuve du caractère exceptionnel du phénomène météorologique: jamais une telle mesure n’a été enregistrée à cette période, depuis la création de l’indicateur en 1958.

« On a observé un retournement brutal en quelques jours. Depuis le 15 octobre, il n’y a plus d’anticyclone. À la place, on a des systèmes dépressionnaires et un flux d’ouest qui ramène beaucoup de pluie », rapporte l’ingénieur météorologue Nicolas le Friant, contacté par BFMTV.com.

Ci-dessous, vous pouvez constater l’évolution du cumul des précipitations agrégées sur 15 jours glissants depuis le 1 janvier 2023.

Si cette période d’humidité est inédite à l’échelle nationale, localement on s’aperçoit que les cumuls de précipitations ont largement varié d’une région à l’autre. En somme, les déficits de précipitations sont nets sur le pourtour méditerranéen, dans le nord-est de la Corse et également dans le Roussillon.

Des écarts des précipitations qui influencent les niveaux des nappes

Généralement, les nappes phréatiques se rechargent principalement entre la mi-octobre et le mois de mars, début du printemps météorologique. En raison de précipitations plus régulières, combinées à des températures en baisse et une végétation moins active, l’eau de pluie humidifie les sols et peut s’infiltrer plus facilement vers les nappes.

La carte ci-dessous qui se base sur les données publiées quotidiennement sur le site info-secheresse.fr met en image l’état des nappes d’eau souterraine dans chaque département en, date du 7 novembre.

Dès lors, on s’aperçoit que les pluies de ces dernières semaines n’ont pas encore permis de recharger les nappes phréatiques de manière homogène dans le pays.

« Cette pluie n’a pas été suffisante pour assurer pleinement la recharge des nappes, notamment à cause des températures élevées des mois de septembre et début octobre », soulignait le Centre d’information de l’eau (C.I.eau) dans un communiqué fin octobre.

Alors que le bassin d’Aquitaine et les départements du quart nord-est semblent bénéficier d’une recharge progressive, là encore, le pourtour méditerranéen ou le couloir Rhône-Saône affichent encore des nappes avec des relevés toujours inférieurs aux normales.

Des pluies salvatrices pour les nappes phréatiques

Selon Nicolas le Friant, ingénieur météorologue, les récents épisodes de fortes précipitations depuis la mi-octobre, pourrait avoir un effet salvateur sur les niveaux d’eau des nappes phréatiques.

« En raison de la poursuite de conditions estivales au cours des 15 premiers jours, la végétation avait accumulé un retard dans sa mise en sommeil. Mais la bonne nouvelle est que ces pluies interviennent au début de la période de recharge » souligne l’ingénieur à BFMTV.com.

Et les conséquences des pluies récurrentes depuis le 15 octobre se répercutent déjà sur les sols de l’Hexagone. En comparant les données de Météo-France, il apparaît que les sols se sont nettement humidifiés en l’espace de seulement deux semaines, comme le montre notre carte ci-dessous.

Selon Nicolas le Friant, il faudra tout de même attendre un certain temps mais avec ce contexte météorologique océanique qui persiste, le pays entre dans une période où « avec la baisse des températures, tout est fait pour que l’eau puisse s’infiltrer jusqu’aux nappes phréatiques les plus profondes » – à l’exception du contour méditerranéen et du Roussillon où les sols sont toujours très secs.

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