Le militant défenseur des baleines Paul Watson, incarcéré au Groenland jusqu’au 5 septembre, espère que son arrestation va permettre d’exposer le Japon, un « État éco-terroriste », et remercie Emmanuel Macron de s’opposer à son extradition vers l’archipel.
« Je sais que je n’ai commis aucun crime, je sais que ce que j’ai fait est juste. » Dans un entretien épistolaire paru ce dimanche dans le Parisien, l’activiste fondateur de Sea Shepherd, incarcéré depuis le 21 juillet au Groenland, plaide sa cause et charge le Japon qui a fait une demande officielle d’extradition.
Lors de son interpellation par la police danoise, il était en route vers le Pacifique Nord avec comme mission d' »intercepter » le nouveau navire-usine baleinier du Japon. « Une machine de guerre, le plus grand chasseur de baleines jamais construit », explique le militant.
« J’ai sauvé des milliers de baleines persécutées jusqu’au cœur de leur sanctuaire par un État éco-terroriste qui se croit au-dessus des lois. Contrairement au Japon, j’ai la conscience tranquille. Je sais aussi que je ne suis pas seul », défend l’activiste.
« Le Japon veut ma peau »
Selon sa fondation, il a été arrêté sur la base d’une notice rouge d’Interpol émise en 2012, pour d’anciennes actions dans l’Antarctique. Le Japon avait aussi émis un mandat d’arrêt international à son encontre.
« Toute cette affaire est grotesque, depuis la publication du mandat d’arrêt en 2012 sur la base de preuves falsifiées par le Japon, jusqu’à mon arrestation. C’est un simulacre de justice (…) Depuis le début personne ne semble intéressé par la vérité, ni par nos preuves », dénonce-t-il dans le Parisien.
« Le Japon veut ma peau, par pure vengeance », explique Paul Watson pour justifier la demande d’extradition. Il dénonce une cabale judiciaire à son encontre, par l’un des derniers États au monde qui autorise la pêche à la baleine.
« L’ensemble du dossier repose sur le seul témoignage d’une personne qui, sous la torture après deux mois d’isolement dans une prison au Japon, a fait un accord secret avec le procureur japonais », assure-t-il.
Un pays « à l’âge de pierre en termes de justice »
« Le Japon est à l’âge de pierre en termes de justice. M’envoyer là-bas reviendrait à signer mon arrêt de mort. Il faut que le Danemark en ait conscience », interpelle depuis sa prison l’activiste âgé de 73 ans
Jeudi 15 août, un tribunal groenlandais a prolongé sa détention jusqu’au 5 septembre. « afin de garantir sa présence au moment de la décision d’extradition ».
« Je ne peux pas concevoir qu’un pays comme le Danemark, qui peut se targuer d’avoir un des meilleurs systèmes judiciaires au monde, puisse m’extrader vers le Japon sur la base d’accusations aussi facilement démontables, qui plus est au regard du système judiciaire japonais qui a été condamné par la Cour Européenne des Droits de l’Homme ».
« Très reconnaissant envers la France »
Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France qui a pu le voir en prison, lui a communiqué le soutien du chef de l’État.
Elle m’a dit que le Président Macron s’est exprimé sur l’affaire et tente de faire comprendre au Danemark que m’extrader au Japon serait une énorme erreur. Je suis très reconnaissant envers la France.
Près d’un mois après son incarcération, l’activiste reste choqué. « (Les autorités danoises) me traitent comme si j’étais un dangereux criminel… C’est lunaire ». Mais reste philosophe. « Si mon emprisonnement permet de mobiliser l’opinion publique sur cette tragédie, alors cela en vaut la peine ».
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