Une enquête de la Fédération hospitalière de France, menée auprès de 110 établissements de santé et dévoilée par BFMTV, souligne le manque de moyens financiers et humains pour le développement de la psychiatrie publique.
La santé mentale est-elle à l’abandon dans l’Hexagone? Selon les conclusions de la dernière enquête de la Fédération hospitalière de France réalisée entre avril et mai 2023, que BFMTV publie en exclusivité ce mardi, « les fermetures structurelles de lits sont nombreuses et se sont intensifiées après la crise sanitaire ».
« Un établissement sur quatre a fermé plus de 10% de ses capacités », explique à BFMTV Sylvie Peron, psychiatre à Poitiers et présidente du groupe de travail FHF psychiatrie et santé mentale.
Dans son centre hospitalier, une unité avait dû être fermée à cause du Covid-19. « Quand on est revenu à une organisation plus normale les 18 lits fermés n’ont pas pu rouvrir », déplore-t-elle. « Au 31 décembre 2022, moins de la moitié des établissements n’avait pas été contraints de fermer de lits (42%) », souligne la Fédération hospitalière de France.
Des délais de consultation qui s’allongent
Cent-dix établissements ont répondu à l’enquête (centre hospitalier, centre hospitalier spécialisé et centre hospitalier régional universitaire), soit 48% des établissements publics autorisés en psychiatrie, précise la FHF.
Autre enseignement de cette enquête: entre un quart et trois quarts des postes de médecins sont vacants dans 40% des établissements. « 8% des établissements déplorent la vacance de plus de la moitié de leurs postes de médecins », peut-on lire.
« Quand on a deux infirmiers pour s’occuper d’une quinzaine de personnes c’est déjà très bien actuellement », explique Sylvie Peron, qui pointe un manque de personnel criant lorsque des patients sont en crise.
Dans le même temps, les délais pour accéder à une consultation ou à une hospitalisation s’allongent, en particulier pour les mineurs. « En psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, 45% des établissements décrivent des délais d’accès à l’ambulatoire compris entre 5 mois et plus d’un an », peut-on lire dans l’enquête.
Rappelant que le suicide est la première cause de mortalité entre 15 et 35 ans et que la maladie mentale et les troubles psychiques touchent près de 13 millions de Français, la Fédération hospitalière de France demande donc un plan d’urgence pour la psychiatrie.
« Une centaine de propositions ont été formulées par les répondants pour faire évoluer le secteur psychiatrique », indique la FHF, qui espère désormais être entendue par les pouvoirs publics.
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