Entre le 4 et le 5 août, la mer Méditerranée a été mesurée à 30°C en surface, une température anormale sous ces latitudes. La hausse de la température des eaux dans la région peut participer à une hausse des épisodes pluvieux violents.
Un automne pluvieux en vue? La mer Méditerranée a atteint la barre des 30°C en surface au large de Monaco entre le dimanche 4 et le lundi 5 août, une température anormale à ces latitudes selon Météo-France. Le phénomène peut favoriser les épisodes méditerranéens pluvieux, selon les experts.
« Les régions allant de la Côte d’Azur au golfe de Gênes et aux îles (Corse et Sardaigne), (…) ont vu la température grimper tout au long du mois de juillet au-dessus de la normale », note Météo-France dans un communiqué paru mardi 6 août, indiquant que « les températures de l’eau ont pu atteindre voire dépasser les 30 °C en ce début de semaine ».
Cette hausse de la température de l’eau s’inscrit dans une tendance plus large d’un été particulièrement chaud à l’échelle mondiale. La Terre a notamment battu en juillet deux jours de suite le record de la journée la plus chaude jamais enregistrée, les 22 puis 23 juillet.
« Plus d’humidité »
La chaleur des eaux méditerranéenne est loin d’être anodine et peut avoir des conséquences en cascade, notamment en termes de précipitations.
« Une température anormalement chaude de la mer Méditerranée en automne peut rendre les épisodes méditerranéens plus intenses en permettant à l’atmosphère de stocker plus d’humidité sur son trajet vers les côtes », précisait ainsi l’institut météorologique cette semaine.
Pour rappel, un « épisode méditerranéen » est un « violent système orageux » qui apporte des « précipitations intenses sur les régions méditerranéennes », selon Météo-France. Il se déroule typiquement en automne, « moment où la mer est la plus chaude », après avoir accumulé plusieurs mois de chaleur estivale.
Selon l’observatoire des orages Keraunos, « les épisodes méditerranéens sont assez régulièrement précédés ou associés à un épisode cévenol », ces fortes précipitations qui naissent dans la région du massif des Cévennes, et ils « peuvent produire des inondations parfois catastrophiques ».
Des « conditions atmosphériques » encore incertaines
Climatologue-prévisionniste à Météo-France, Romaric Cinotti note, auprès de l’Agence France-Presse (AFP), qu' »une mer plus chaude va plus évaporer ».
Pour l’expert, cela veut dire « qu’on va avoir potentiellement plus d’eau contenue dans l’atmosphère et un potentiel de précipitations qui va être plus important, puisque l’atmosphère sera chargée avec plus d’humidité ».
De quoi donc laisser craindre des épisodes pluvieux importants dans les prochaines semaines? Météo-France tempère. « La température de la mer n’est qu’un des ingrédients nécessaires à la survenue des quantités importantes de pluie et ne saurait être suffisante », précise l’institut.
« C’est avant tout les conditions atmosphériques, non prévisibles à ce stade, qui détermineront l’occurrence et l’intensité des épisodes méditerranéens », souligne-t-il. De fortes pluies à l’automne restent donc incertaines.
Des océans en surchauffe
Le mois de juillet dernier a été marqué par plusieurs épisodes de chaleur, notamment en Grèce et au Japon, mais aussi au Maroc où le mercure a dépassé un temps les 48°C et où 21 morts ont été recensés en 24 heures.
La température moyenne des océans en juillet a été de 20,88°C, selon Copernicus. Il s’agit de la deuxième plus haute valeur mensuelle pour un mois de juillet, seulement 0,01°C de moins que le record établi l’an dernier, après 15 records mensuels consécutifs.
Selon Copernicus, l’observatoire européen du changement climatique, il est désormais « de plus en plus probable » que 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée.
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