Renault lance son tout nouveau Scénic uniquement proposé en électrique, avec à la clé une autonomie record pour un modèle français éligible au bonus écologique. Mais il faudra convaincre des familles à faire le grand saut vers cette motorisation.
2024 marque un tournant dans le virage électrique des marques françaises. Après Peugeot et son best-seller le 3008, c’est au tour de Renault de lancer dans l’arène survoltée son très populaire Scénic.
Avec une différence de stratégie qu’on peut souligner au passage. Si le 3008 passe aussi pour la première fois au 100% électrique, Peugeot conserve sur son SUV best-seller des alternatives thermiques en hybrides (hybridation légère et par la suite de l’hybride rechargeable). Ce n’est pas le cas chez Renault.
Dans la gamme au losange, c’est le SUV Austral qu’il faut viser ou l’Espace pour rester sur des modèles hybrides destinés aux familles.
Signal favorable: ce nouveau Scénic démarre sa carrière sous les meilleurs auspices, tout juste auréolé de son trophée de voiture européenne de l’année 2024 remis au salon de Genève. Un titre qu’avait déjà décroché le premier Scénic il y a 27 ans, en 1997.
Cette cinquième génération 100% électrique confirme les ambitions de Renault sur cette motorisation. Le constructeur convertit en effet ici un modèle culte avec plus de 5,3 millions d’exemplaires vendus depuis 1996.
Un design pour incarner ce changement
Ni vraiment un monospace, ni vraiment un SUV, Renault ne tient pas à faire rentrer son nouveau Scénic dans une case précise au-delà de son statut de familiale de référence.
Une manière de rester à l’écart d’un vif débat autour de ce format de carrosserie, surtout après la votation à Paris et l’augmentation du prix du stationnement. Un Scénic qui ne sera toutefois pas concerné avec un poids qui reste sous les 2 tonnes sur toutes les versions, le seuil à ne pas dépasser pour les électriques.
A 4,47 mètres de long, ce Scénic 5 se révèle 7 centimètres plus grand que le précédent. L’empattement (l’espace entre les roues avant et arrière) gagne 5 centimètres et reste ainsi généreux à 2,78 mètres.
Le coffre offre un volume de 545 litres, dans la moyenne du précédent qui avec la banquette coulissante oscillait entre 506 et 572 litres. Cette banquette coulissante disparaît sur le Scénic 5: une perte en modularité que Renault justifie notamment par la volonté de laisser plus d’espace à la tête pour les passagers arrière.
A noter aussi qu’il n’y a pas de successeur prévu au Grand Scénic, qui proposait notamment une version 7 places, plébiscitée des familles.
Côté design, ce nouveau Scénic évolue nettement avec une nouvelle face avant. Elle adopte un motif original qui entoure le logo jusqu’aux phares très fins, complétés par les feux de position « moitiés de losange » qu’on retrouve sur la dernière Clio et bientôt sur le Rafale. Même sentiment à l’arrière avec un dessin de feux inédit.
Une manière de se distinguer de la Mégane E-Tech alors que ce Scénic représente clairement une version agrandie de ce modèle avec 70% de composants en commun et la même plateforme adaptée (CMF-EV devenue Ampr Medium). Les deux modèles sont d’ailleurs assemblés sur le même site, à Douai, avec la future R5 tout juste dévoilée dans sa version de série.
Sur les côtés, on retrouve les poignées de portières de la Mégane E-Tech qui sortent de la carrosserie automatiquement. Un des rares signes visibles de cette proximité entre les deux modèles.
A l’intérieur, l’esprit Scénic toujours présent ?
Dans l’habitacle, on retrouve l’intérieur des derniers modèles de Renault comme l’Austral et l’Espace et inauguré par la Mégane E-Tech. Au programme le double écran en forme de « L » avec l’écran des compteurs derrière le volant et une tablette tactile 12 pouces pour l’infodivertissement positionnée à la verticale. Le tout fonctionne sous une interface Google rapide et fluide, comme nous avions déjà pu le constater lors de nos précédents essais.
C’est aux places arrière qu’on constate un net gain en espace et en confort par rapport à la Mégane. Renault ajoute un accoudoir qui peut se déployer au niveau de la place centrale et permet de fixer un téléphone sur un support intégré au porte-gobelet. On peut aussi maintenir une tablette en utilisant les deux encoches prévues. On trouve également à l’arrière de l’accoudoir deux ports USB type C, s’ajoutant aux deux déjà présents sous la ventilation dédiée à ces places arrière. L’idée reste de coller aux attentes des générations digitales, qui pourront ainsi rester le nez dans les écrans pendant les longs trajets.
Enfin, c’est aussi à l’arrière qu’on peut profiter pleinement du toit panoramique innovant de ce nouveau Scénic. Oubliez le traditionnel rideau en toile, le verre peut devenir opaque en un instant, intégralement ou partiellement, dans sa partie arrière ou à l’avant. Effet « wahoo » garanti avec cette fonction qui s’active depuis un bouton au niveau du plafonnier à l’avant, ou via les commandes vocales à l’assistant Google.
Un premier essai routier prometteur
Au volant, ce Scénic reprend sans surprise les qualités de la Mégane, avec un bon équilibre entre dynamisme et confort. L’accès rapide aux modes de conduite avec un bouton sur le volant permet de jongler facilement du mode éco au mode sport en passant par le mode confort. Tout comme les palettes pour ajuster le freinage régénératif sur quatre niveaux, d’un mode roue libre à une décélération très intense quand on lève le pied de la pédale d’accélération.
Notre modèle d’essai était équipé de la grande batterie 87 kWh et du moteur placé à l’avant de 220 chevaux, pour une autonomie WLTP annoncée à 625 kilomètres. Un record pour un modèle français en attendant la prochaine version 700 kilomètres du Peugeot e-3008, attendue pour l’an prochain.
Sur un peu plus de 200 kilomètres d’un parcours mixte sur les routes d’Andalousie, notre consommation s’affichait à 18 kWh aux 100 kilomètres, de quoi envisager 480 kilomètres sur une seule charge.
Renault introduit d’ailleurs une nouvelle jauge d’autonomie plutôt bien pensée: elle présente en permanence l’autonomie la plus optimiste, selon la norme WLTP, soit 625 kilomètres au départ batterie pleine, mais aussi l’autonomie selon la consommation sur les 70 derniers kilomètres parcourus et l’autonomie la plus pessimiste, en conduite sur autoroute à 130km/h par 5 degrés, 340 kilomètres au départ de notre parcours.
Des prix sous le plafond du bonus
A l’image du e-3008, Renault réussit à maintenir les deux versions du Scénic sous le plafond du bonus écologique. De quoi ainsi retrancher au moins 4.000 euros d’aide au montant affiché.
C’est le cas pour notre modèle d’essai et ses 625 kilomètres d’autonomie, à 46.990 euros. On peut ensuite opter pour un pack d’options Esprit Alpine à 2.000 euros, qui ajoute des détails design sportifs et des sièges dédiés, ou le pack Iconic à 5.000 euros, plus centré sur les technologies embarquées.
La gamme Scénic démarre avec le moteur 170 chevaux et la batterie de 60kWh, avec 430 kilomètres d’autonomie WLTP, à partir de 39.990 euros. Cette version n’était pas encore disponible à l’essai, mais peut se placer comme un bon compromis pour une familiale électrique, même si elle permettra moins d’envisager de longs trajets.
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