12 cas de botulisme ont été identifiés en France ces derniers jours, liés à des sardines servies dans un restaurant de Bordeaux. Un décès a été recensé en Île-de-France.
Un décès, douze possibles cas… Les autorités sanitaires ont fait le point ce mercredi sur l’évolution des cas de botulisme, une affection neurologique rare mais grave, détectés en France ces derniers jours.
• Où en est la situation en France?
Un premier cas de botulisme s’est présenté samedi au CHU de Bordeaux, a expliqué ce mercredi, lors d’une conférence de presse, le médecin en réanimation médicale Benjamin Clouzeau. Depuis, 12 cas ont été identifiés, dont huit pris en charge au CHU de Bordeaux (sept en réanimation, cinq sous assistance respiratoire et un en unité de soins continus).
Deux cas ont été recensés en Île-de-France: une femme est décédée chez elle et une personne en soins intensifs. Un cas, lié aux autres, a été détecté en Espagne, mais « ses jours ne sont pas en danger », précisé le docteur Clouzeau.
« Croiser autant de patients d’un coup, c’est évidemment exceptionnel », a-t-il souligné ce mercredi.
• D’où viennent ces cas?
Informée lundi de ces cas, la Direction départementale de protection des populations a retracé leur origine à un bar de Bordeaux, le Tchin Tchin Wine Bar, dans le centre de Bordeaux. Le directeur adjoint de la DDPP, Thierry Touzet a affirmé mercredi qu’il n’y avait « plus de doute sur le lien de causalité » entre des conserves de sardines servies par le bar et l’apparition des symptômes des personnes touchées.
Elles ont toutes fréquenté ce bar entre le lundi 4 et le dimanche 10 septembre. La DDPP y a constaté « un vrai défaut de maîtrise du process de conserve », a déclaré Thierry Touzet, avec un « mode opératoire très artisanal » qui doit être amélioré. Toutes les conserves y ont été saisies et il n’a plus le droit de servir de produits faits maison.
• Qu’est-ce que le botulisme?
Le botulisme est une « affection neurologique rare mais grave » provoquée par une puissante neurotoxine produite par la bactérie Clostridium botulinum, selon Santé publique France (SPF).
La forme la plus fréquente est le botulisme d’origine alimentaire, selon cet établissement public dépendant du ministère de la Santé. Il se développe « dans des aliments conservés n’ayant pas subi de processus poussé de stérilisation: salaisons, charcuteries ou encore conserves d’origine familiale ou artisanale », selon l’ARS.
• Que recommandent les autorités?
SPF explique sur son site que la durée d’incubation (temps qui s’écoule entre le moment de la contagion et l’apparition des symptômes) pour un botulisme d’origine alimentaire est en moyenne de 12 à 72 heures, mais dépend la quantité et du type de toxine ingérée. En raison de ce délai d’incubation, les autorités s’attendent à voir de nouveaux cas jusqu’à ce week-end.
Les personnes ayant fréquenté le restaurant concerné et présentant des signes digestifs (diarrhée, vomissements) ou des troubles de la vision ou de la parole, doivent donc contacter les services d’urgence pour bénéficier d’un traitement anti-toxinique.
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