Des élus socialistes et écologistes ont blâmé l’intention de la région Pays de la Loire d’offrir des cadeaux promotionnels à ses élus. En cause: les étiquettes « Made in China » et « Made in Bangladesh » de ces « goodies » à l’heure où l’Europe demande un effort environnemental aux entreprises.
Fausse bonne idée. La bonne intention de la présidente de la région Pays de la Loire s’est retournée contre elle, mardi 27 février. Après avoir distribué différents objets promotionnels aux élus de sa région, Christelle Morançais s’est vue épingler par certains conseillers à cause de l’origine de ces produits.
Une doudoune matelassée floquée « Pays de la Loire » fabriquée au Bangladesh, une gourde en plastique « made in China »… Ces petits cadeaux n’ont pas du tout plu aux socialistes et écologistes en raison de leur origine lointaine. Ils accusent leur présidente Horizons de « double discours ».
#DoudounesGate
« La présidente de Région macroniste fait fabriquer les doudounes de la Région au Bangladesh », s’est fendu sur X, le député européen et conseiller régional Christophe Clergeau, photo du vêtement à l’appui.
« Un long chemin pour venir jusqu’à nous alors que l’heure est à la réindustrialisation en France et en Europe », s’agace-t-il en créant du même coup le hashtag #DoudouneGate.
Dénonçant un « coup de com », l’élu -également sur les listes de Raphaël Glucksmann pour les élections européennes– a demandé à la présidente de région « de préciser les conditions dans lesquelles ces vêtements ont été produits », ont rapporté nos collègues de Ouest-France.
L’Union européenne va en effet bientôt adopter une directive visant à obliger les entreprises opérant en Europe à gérer les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités
#Cohérence
« Nous demandions déjà du fabriqué en France en 2019! », fustige sur X également la présidente des écologistes du Pays de la Loire, Lucie Etonno.
« Cinq ans plus tard, la majorité n’a pas avancé sur la relocalisation de ses goodies de communication », pointe l’élue régionale en republiant une vidéo de son groupe.
Contactés par Presse Océan et 20 minutes, la présidence de la région s’est défendue de ces attaques en assurant qu’un appel d’offres « dans les règles » avait eu lieu lors de l’achat de ces objets. Elle a également expliqué que le prestataire titulaire du marché n’avait pas été en mesure de proposer du fabriqué en France ou en Europe.
« Nous le regrettons et ferons en sorte que cette situation ne se reproduise pas » a indiqué le conseil régional, avant de préciser que la production en France était privilégiée « à chaque fois que cela est possible ».
« 250 euros pour une doudoune made in France »
En février 2023, une affaire de doudounes à la mairie écologiste de Lyon avait chiffoné la filière textile de la région, rappelle Le Parisien. 450 doudounes sans manche matelassées fabriquées au Bangladesh et estampillées « Ville de Lyon » avaient été commandées pour équiper les agents municipaux.
Le syndicat SUD avait le premier réagi en pointant des « contradictions » entre l’engagement de la municipalité, qui a voté un schéma d’achats responsables et cette commande « sans aucune garantie sociale ni environnementale », selon eux.
« Nous n’avons pas envie de dépenser 250 euros pour une doudoune fabriquée en France », s’était alors défendue Audrey Hénocque, première adjointe en charge des Finances de la ville.
Le maire de Lyon, Grégory Doucet avait alors été invité à visiter les ateliers de confection de sa propre ville. Une entreprise l’avait alors assuré: des doudounes made in Lyon « ce n’est pas si cher », comme vous le racontait BFM Lyon l’année dernière.
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